Écrire Libération bloquée pour deux prisonniers d’opinion

Gregory Hinds et Geraldine Chacón sont détenus arbitrairement par le Service bolivarien de renseignement national (SEBIN) à Caracas (Venezuela) depuis le 31 janvier et le 1er février, respectivement. Leur libération a été ordonnée le 2 avril mais le SEBIN refuse d’appliquer cette décision. Il s’agit de prisonniers d’opinion, qui doivent être libérés immédiatement et sans condition.

Les autorités vénézuéliennes ont emmené Gregory Hinds (32 ans) au Service bolivarien de renseignement national (SEBIN) le 31 janvier sous le prétexte d’un entretien. Quelques heures plus tard, dans la nuit du 1er février, des agents du SEBIN sont allés chercher Geraldine Chacón (24 ans) à son domicile et l’ont emmenée dans leurs locaux en avançant le même motif. Bien qu’aucun mandat d’arrêt ne leur ait été décerné, ces deux prisonniers d’opinion sont détenus au secret depuis lors. En outre, le 2 avril, le tribunal compétent a émis un acte de libération à leur nom, auquel le SEBIN ne s’est pas conformé, et ils demeurent tous les deux privés arbitrairement de liberté.

Les agents du SEBIN, tant au siège administratif qu’au centre de détention, ont déclaré qu’ils n’avaient pas reçu l’ordre d’appliquer la décision de libérer Gregory Hinds et Geraldine Chacón. Ils ont indiqué aux proches et aux avocats de ces deux prisonniers d’opinion qu’ils ignoraient où se trouvaient les actes de libération ou que le système était en panne depuis début avril.

Les représentants de Gregory Hinds, détenu arbitrairement, affirment que le SEBIN prive cet homme des soins médicaux dont il a besoin, notamment pour l’hypertension et des éruptions cutanées. Ni Gregory Hinds ni Geraldine Chacón n’ont accès à de l’eau potable, des vêtements propres, des installations sanitaires adéquates ou des médicaments. La nourriture que le SEBIN leur fournit est souvent en faible quantité et servie crue (y compris la volaille). Les deux prisonniers d’opinion risquent d’être victimes de mauvais traitements pendant leur détention arbitraire par le SEBIN.

Geraldine Chacón et Gregory Hinds sont tous les deux directeurs de la fondation Ambassadeurs communautaires, une organisation non gouvernementale (ONG) vénézuélienne fondée en 2008 qui travaille auprès de jeunes à risque dans des zones marginalisées du pays. Sa mission est de préparer ces adolescents à participer à des simulations de type Modélisation des Nations unies. Selon sa page web, l’ONG a déjà aidé environ un millier d’adolescents dans le pays. Elle est présente dans 11 collectivités et 13 institutions pédagogiques de trois villes vénézuéliennes. Par ailleurs, elle a reçu plusieurs distinctions comme la bourse Impact Hub « Améliorer la vie dans les villes vénézuéliennes », accordée par la Banque interaméricaine de développement (BID) en 2015. Geraldine et Gregory militent sur les questions sociales depuis de nombreuses années.

Geraldine Chacón a fondé et coordonné le réseau local Jeunes d’Amnesty International Venezuela à l’université métropolitaine du Venezuela.

Il semble que Geraldine Chacón et Gregory Hinds aient tous les deux été arrêtés en raison de leur lien avec la fondation pour laquelle ils travaillent. La fondation Ambassadeurs communautaires a été mentionnée par un haut représentant de l’État le 17 janvier 2018, dans l’émission de télévision « Con el Mazo Dando ».

Au cours de l’émission, diffusée tous les mercredis, des dissidents, des défenseurs des droits humains et des personnalités politiques de l’opposition, entre autres, sont régulièrement harcelés et attaqués. Le 17 janvier, le nom de Katherina Hruskovec, fondatrice et directrice de la fondation Ambassadeurs communautaires, a été cité. Il a été dit pendant l’émission que la fondation participait à une escroquerie et endoctrinait les jeunes en leur vantant les avantages du capitalisme.

Amnesty International a relevé des cas similaires, comme celui du prisonnier d’opinion Villca Fernandez. Après que son nom a été cité dans l’émission, cet homme a été arrêté et poursuivi en justice ; il est détenu par le SEBIN depuis janvier 2016.

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