Écrire Libération à titre provisoire d’un prisonnier d’opinion

Maati Monjib, défenseur des droits humains et prisonnier d’opinion, a été libéré à titre provisoire le 23 mars, mais les poursuites lancées contre lui n’ont pas été abandonnées.

Le 29 décembre 2020, les autorités marocaines ont arrêté Maati Monjib et l’ont maintenu en détention arbitraire, après qu’un tribunal de Rabat l’a déclaré coupable d’« atteinte à la sûreté de l’État » et l’a condamné à un an de prison. Sa condamnation constitue une forme de représailles pour ses positions critiques à l’égard des autorités et ses activités de promotion du droit à la liberté d’expression.

Après sa libération, Maati Monjib a poursuivi son combat en faveur des droits humains au Maroc.

Le 23 mars, Maati Monjib, intellectuel et défenseur des droits humains, a été libéré à titre provisoire de la prison d’Oukasha, à Casablanca (Maroc), mais les charges de blanchiment de capitaux le visant n’ont pas été abandonnées, ce qui l’expose à un nouveau risque d’arrestation et à la reprise de son procès.

Maati Monjib a été arrêté le 29 décembre 2020 alors qu’il déjeunait dans un restaurant de Rabat, la capitale du Maroc. Il a été placé en détention provisoire sur la base d’accusations de malversations et de blanchiment de capitaux. Le 27 janvier 2021, il a été injustement condamné à un an de prison et 10 000 dirhams d’amende dans une affaire datant de 2015, sans avoir assisté à la moindre audience ni reçu de convocation et sans qu’une notification n’ait été envoyée à ses avocats afin de garantir un procès équitable en bonne et due forme. Le 4 mars, il a entamé une grève de la faim, bien qu’il souffre d’une pathologie cardiaque et de diabète, afin de protester contre sa détention et sa condamnation en son absence à un an d’emprisonnement dans deux dossiers différents datant de 2015 et 2020. Les poursuites engagées contre lui découlent uniquement de l’exercice de sa liberté d’expression et d’association. Elles font suite à des années de surveillance numérique illégale et de harcèlement judiciaire.

Depuis sa remise en liberté, Maati Monjib continue à défendre les droits humains et assiste régulièrement à des rassemblements et événements soutenant les personnes injustement détenues dans les prisons marocaines, notamment les journalistes Omar Radi et Suleiman Raisouni.

Les autorités marocaines doivent reconnaître la légitimité des défenseur·e·s des droits humains et soutenir publiquement leur travail, en saluant leur contribution à l’avancement des droits humains. Des personnes telles que Maati Monjib ne doivent pas être sanctionnées pour avoir exercé de manière pacifique leurs droits à la liberté d’expression et d’association. Elles doivent pouvoir être autorisées à accomplir leur travail vital en faveur des droits humains sans être victimes de harcèlement ni de représailles de la part des autorités. Amnesty International continuera à se mobiliser en faveur de l’abandon des charges forgées de toutes pièces dont Maati Monjib fait encore l’objet.

L’Action urgente (AU) lancée en sa faveur, ainsi que les efforts déployés par des organisations partenaires, ont permis de faire pression sur les autorités afin de les inciter à remettre Maati Monjib en liberté. L’AU a donné lieu à une mobilisation suivie, en particulier lorsque Maati Monjib a entamé sa grève de la faim, en mars. Ce fut le meilleur outil pour s’adresser directement aux autorités. À sa libération, dans une conversation téléphonique avec Amnesty International, Maati Monjib a remercié toutes les personnes ayant pris le temps d’exprimer leur solidarité avec lui. Il a aussi promis dès sa libération de ne « jamais cesser de défendre les causes justes ».

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