Paulin Makaya, un membre de l’opposition, est en détention provisoire à la prison centrale de Brazzaville (Congo) depuis plus de quatre mois, ce qui dépasse la limite fixée par le droit congolais.
Paulin Makaya, président du parti politique d’opposition Unis pour le Congo (UPC), est en détention provisoire depuis plus de quatre mois à la prison centrale de Brazzaville, ce qui est contraire aux dispositions du Code de procédure pénal congolais. En effet, le droit limite la détention provisoire à une période de quatre mois, qui peut être prolongée de deux mois à la demande du juge d’instruction.
L’avocat de Paulin Makaya a déposé une deuxième requête en libération sous caution le 27 janvier mais, bien qu’il ait envoyé un rappel fin février, le dossier n’a pas encore été examiné. Le 2 décembre 2015, il avait déposé une première requête, qui avait obtenu une réponse défavorable au bout de 44 jours au lieu des cinq prévus par le droit congolais.
Paulin Makaya a été arrêté le 23 novembre 2015 alors qu’il s’était présenté au parquet de la Haute Cour de justice, à Brazzaville, afin d’y être interrogé dans le cadre d’une enquête. Il a été détenu sept jours au poste de police central de Brazzaville sans inculpation ni jugement et a été interrogé plusieurs fois en l’absence de son avocat. Son épouse n’a pas été autorisée à lui rendre visite ni à lui apporter de la nourriture le premier jour de sa détention.
Il a été inculpé d’incitation à troubler l’ordre public, de tentative de s’emparer du pouvoir par des moyens illégaux, de détention illégale d’armes de guerre et de complicité d’incendie volontaire de bâtiments publics pour avoir participé à une manifestation non autorisée contre un référendum sur la modification de la Constitution le 20 octobre 2015.
Amnesty International le considère comme un prisonnier d’opinion, détenu uniquement pour avoir exercé de manière pacifique son droit d’exprimer ses opinions politiques.