Écrire Menaces de mort contre des organisateurs du rassemblement Bersih

La présidente de la Coalition pour des élections propres et équitables (Bersih 2.0) et d’autres organisateurs, militants et sympathisants du rassemblement Bersih 5 en faveur d’une réforme électorale, prévu le 19 novembre 2016, ont été la cible d’un nouvel épisode de harcèlement, sous la forme de menaces de mort.

Le 18 octobre, la présidente de la Coalition pour des élections propres et équitables (Bersih 2.0), Maria Chin Abdullah, et les membres de sa famille proche, le responsable du Secrétariat de Bersih 2.0, Mandeep Singh, et l’ancienne présidente de cette coalition, Ambiga Sreenevasan, ont reçu des menaces de mort sous la forme d’images dérangeantes dans un message WhatsApp. Maria Chin Abdullah avait déjà été menacée pour son travail d’organisation du rassemblement Bersih 5. Après l’annonce de ce rassemblement, elle aurait été la cible d’une grave menace à sa vie, qui fait actuellement l’objet d’une enquête policière.

Bersih 2.0 organise le rassemblement Bersih 5, qui réclame une réforme électorale et est prévu le 19 novembre. Une caravane Bersih sillonne le pays, s’installant dans un endroit différent chaque week-end depuis le 1er octobre et jusqu’à la manifestation du 19 novembre. Elle a été attaquée à plusieurs reprises par des groupes « anti-Bersih », de même que trois journalistes qui couvraient ses activités. Les personnes concernées ont porté plainte auprès de la police pour intimidation et coups et blessures volontaires. Les militants qui ont participé aux différents rassemblements Bersih organisés depuis 2007 ont régulièrement été la cible d’arrestations et d’un recours excessif à la force par la police, ainsi que de manœuvres d’intimidation et de menaces provenant d’acteurs autres que des agents de l’État. Les auteurs de ces actes ont rarement été amenés à rendre des comptes.

En décembre 2015, le gouvernement malaisien a voté en faveur d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies sur la protection des défenseurs des droits humains, qui réclamait l’obligation de rendre des comptes pour les attaques contre les défenseurs des droits humains et leurs familles. Les autorités malaisiennes doivent assurer la sécurité de toutes les personnes impliquées dans une forme quelconque de protestation pacifique, quelle qu’elle soit, et veiller à ce que les menaces fassent l’objet d’enquêtes approfondies et que les auteurs présumés de tels agissements soient traduits en justice le cas échéant.

Le premier rassemblement Bersih s’est tenu en 2007. À l’époque, Amnesty International et plusieurs autres organisations de défense des droits humains avaient exprimé leur préoccupation à propos des violences et du harcèlement dont avaient été victimes ses dirigeants et sympathisants.

Lors du deuxième rassemblement Bersih (Bersih 2.0), organisé en 2011, plus de 900 personnes ont été arrêtées, dont la présidente de l’époque de la coalition, Ambiga Sreenavasan. La police a procédé à des arrestations massives et recouru à une force excessive (voir https://www.amnesty.org/en/documents/ASA28/002/2011/en/).

À l’occasion du troisième rassemblement Bersih (Bersih 3.0), Amnesty International a signalé plusieurs cas de violences policières contre des manifestants pacifiques et des journalistes qui couvraient la manifestation, et a demandé que des enquêtes soient menées (voir https://www.amnesty.org/fr/documents/ASA28/001/2012/fr/). En avril 2013, la Commission malaisienne des droits humains (SUHAKAM) a ouvert une enquête publique sur les faits survenus pendant et après la manifestation. Elle a notamment conclu que les forces de l’ordre n’avaient pas donné aux participants un temps suffisant et raisonnable pour se disperser dans le calme et en toute sécurité avant d’utiliser des canons à eau et des gaz lacrymogènes. L’enquête a aussi conclu que la police avait tenté d’empêcher les médias de couvrir la manifestation en confisquant leur matériel et en effaçant leurs photos, ainsi qu’en arrêtant ou agressant certains journalistes.

En novembre 2012, deux policiers, le caporal Mohd Khairul Asri et le gardien de la paix Shahrul Niza Abdul Jalil, poursuivis pour l’agression d’un photographe du Guang Ming Daily pendant le rassemblement Bersih 3.0, ont été acquittés par le tribunal de police et correctionnel de Kuala Lumpur. Celui-ci a tranché en leur faveur car le photographe et d’autres témoins ont déclaré ne pas avoir pu identifier les agresseurs.

À l’issue du quatrième rassemblement Bersih (Bersih 4.0), qui s’est tenu en 2015, Maria Chin Abdullah et Jannie Lasimbang, entre autres, ont été arrêtées et poursuivies pour avoir organisé et participé à un « rassemblement illégal ». Maria Chin a été acquittée par la Cour d’appel en septembre 2016, mais l’affaire concernant Jannie Lasimbang est toujours en cours.

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