En mars, Valquiria et son fils Abel*, sept ans, ont fui le Brésil et ont demandé l’asile aux États-Unis, après avoir été menacés de mort par des trafiquants de drogue. Les autorités frontalières américaines les ont séparés de force et maintiennent Valquiria en détention. L’extrême angoisse dans laquelle cette femme et son fils sont plongés s’apparente à une forme de torture. Les services de l’immigration des États-Unis doivent libérer immédiatement Valquiria dans l’attente de la décision concernant sa demande d’asile.
En mars, Valquiria,, une femme de 39 ans (n° de dossier d’immigration américain : ###-###-418), et son fils âgé de sept ans ont fui le Brésil et sollicité une protection à la frontière américano-mexicaine, à El Paso (Texas). Valquiria a signalé qu’elle avait été menacée de mort à plusieurs reprises par des trafiquants de drogue, qui avaient dit qu’ils les tueraient, elle et son fils, quel que soit l’endroit où ils se réfugieraient au Brésil. Le 17 mars, après avoir passé une nuit ensemble en détention, cette femme et son fils ont été séparés de force par les autorités frontalières américaines, sans que celles-ci justifient cette décision. Elles ont alors transféré Valquiria dans le Centre de traitement d’El Paso, un centre de détention.
Le 27 mars, un agent chargé du traitement des demandes d’asile a estimé que le témoignage de Valquiria était digne de foi et que ses craintes d’être tuée, ainsi que son fils, en cas de retour au Brésil étaient fondées, évaluation permettant à cette femme de poursuivre sa demande d’asile. Aucune explication n’a été fournie quant à la raison pour laquelle Valquiria a été séparée de son fils, alors qu’elle disposait de leurs papiers d’identité et que son dossier de demande d’asile reconnaissait leur lien de parenté. Les 10 mai et 26 octobre, Amnesty International s’est entretenue avec Valquiria en détention. Évoquant le moment où les autorités américaines l’avaient séparée d’Abel, elle a pleuré à maintes reprises. Désespérée, Valquiria a dit à Amnesty International que la séparation d’avec son fils avait affaibli sa volonté de vivre.
Le 10 septembre, Valquiria a vu sa demande d’asile rejetée et a engagé une procédure de recours, alors qu’elle était toujours détenue par les services de l’immigration et séparée d’Abel. Celui-ci est maintenant avec son père, qui est libre aux États-Unis, dans le cadre d’une demande d’asile distincte. Sept mois après leur séparation, Abel est toujours traumatisé ; il garde les yeux rivés sur la porte d’entrée en attendant que sa mère rentre à la maison et ne comprend toujours pas pourquoi elle ne revient pas. Il aura huit ans le 24 novembre et rêve de revoir sa mère avant son anniversaire.
Le droit des demandeurs d’asile à la liberté individuelle doit être pleinement respecté. La détention et les mesures de substitution à la détention telles que les restrictions au droit de circuler librement ne doivent être utilisées que lorsque cela est nécessaire et proportionné, et doivent être justifiées au cas par cas.