Lee Jin-young a été arrêté pour avoir diffusé sur Internet des documents qui, selon les autorités sud-coréennes, « bénéficiaient » à la Corée du Nord. Étant donné que cet homme est détenu depuis le 5 janvier 2017, le procureur a jusqu’au 4 février pour l’inculper ou le libérer.
Lee Jin-young, propriétaire de la bibliothèque en ligne Labour Books, a été arrêté et placé en détention le 5 janvier 2017 pour avoir contrevenu à la Loi relative à la sécurité nationale. En effet, il a diffusé des documents qui bénéficiaient prétendument à des « organisations hostiles au gouvernement ». Bien qu’un tribunal ait confirmé son maintien en détention provisoire au motif qu’il risquait « de s’enfuir ou de détruire des preuves », le ministère public doit néanmoins l’inculper dans les 30 jours suivant son placement en détention.
Au moment de l’arrestation de Lee Jin-young, la police a saisi plus de 100 livres, 10 documents de recherche, un disque dur et d’autres unités de stockage électroniques au motif qu’ils n’étaient pas conformes à la Loi relative à la sécurité nationale, un texte dont les autorités sud-coréennes se servent régulièrement pour restreindre les droits aux libertés d’expression, d’opinion, d’association et de réunion pacifique. Bien que les ouvrages saisis aient été considérés comme bénéficiant à une « organisation hostile au gouvernement », à savoir la Corée du Nord, on trouve facilement nombre d’entre eux en bibliothèque et en librairie.
À deux reprises (dans les années 1980 et 1990), Lee Jin-young (67 ans) a été déclaré coupable, en vertu de la Loi relative à la sécurité nationale, d’avoir organisé des groupes d’étude sur la philosophie politique pendant le processus de démocratisation de la Corée du Sud. En 2010, alors qu’il travaillait dans les chemins de fer, il a été licencié et s’est vu infliger une amende pour avoir mené une grève. En 2016, il a participé à une grève de 74 jours. Il encourt sept ans d’emprisonnement s’il est déclaré coupable d’avoir contrevenu à la Loi relative à la sécurité nationale.