Le militant Franklin Mowha, président de l’ONG Frontline Fighters for Citizens Interests (FFCI), a disparu le 6 août au cours d’une mission dans la région du Sud-Ouest, au Cameroun. Ses amis et sa famille sont sans nouvelles depuis lors. Ils craignent qu’il n’ait été embarqué lors d’un des raids fréquents que l’armée effectue dans la région et qu’il n’ait été victime d’une disparition forcée.
Franklin Mowha, militant camerounais, préside l’ONG Frontline Fighters for Citizen Interests (FFCI), dont le siège se toruve à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest. Le 6 août, il a quitté Douala, la capitale économique du pays, pour se rendre en mission à Kumba, dans la région du Sud-Ouest. Il travaillait sur les cas de déplacement interne et l’absence d’accès à la justice pour les victimes de violations des droits humains à Kumba, en raison des combats opposant l’armée aux séparatistes armés.
Sa famille et ses amis n’ont eu aucune nouvelle de lui depuis le jour où il est parti pour Kumba. Ils l’ont cherché, en vain. Le 4 septembre, la famille a déposé une plainte auprès du bureau du procureur de Kumba pour déclarer sa disparition. Ils craignent qu’il n’ait été arrêté dans le cadre d’opérations militaires menées dans la région et soumis à une disparition forcée.
Depuis fin 2016, les régions anglophones du Cameroun sont prises dans la tourmente et les violences, et la situation a dégénéré en une crise des droits humains. Au cours des opérations militaires menées dans ces régions, les forces de sécurité camerounaises se sont livrées à de nombreuses violations des droits humains, dont des homicides illégaux, la destruction d’habitations, les arrestations arbitraires et la torture. En outre, les groupes armés séparatistes qui réclament la sécession des régions anglophones du reste du Cameroun et ont choisi la lutte armée procèdent à de violentes attaques contre les forces de sécurité et les emblèmes de l’État camerounais, notamment les écoles, et contre les citoyens ordinaires.