Un juge d’instruction a remis en liberté le militant tchadien Maoundoe Decladore Djikoldingam à titre provisoire, pour la durée de l’enquête, afin qu’il puisse bénéficier de soins médicaux.
Maoundoe Decladore Djikoldingam a été transféré le 30 mai de N’Djamena à la brigade de recherche de la gendarmerie de Moundou pour une audition. Le même jour, il a été déféré au ministère public, qui a saisi le juge d’instruction. Ce dernier a inculpé le militant de trouble à l’ordre public et, face à l’insistance de son avocat, l’a remis en liberté à titre provisoire, pour la durée de l’enquête, afin qu’il puisse consulter un médecin, compte tenu de son état de santé.
Le 30 mai, Maoundoe Decladore Djikoldingam a été emmené à l’hôpital car il souffre d’une hernie discale pour laquelle il doit prendre des médicaments tous les jours et n’avait pas reçu de véritables soins médicaux depuis son placement en détention. Le médecin a diagnostiqué une fièvre typhoïde et a recommandé son transfert à N’Djamena le 12 juin, dans un hôpital en mesure de lui prodiguer les soins dont il a besoin.
Maoundoe Decladore Djikoldingam, porte-parole de la plateforme de la société civile Ça doit changer, a été arrêté par quatre hommes armés en civil le 5 mai vers 21 heures à la gare routière de Moundou, alors qu’il se trouvait avec un ami. Selon son avocat, après avoir été arrêté à Moundou, il a été transféré dans un centre de détention de l’Agence nationale de la sécurité (ANS) à N’Djamena.
Quelques semaines avant son arrestation, cet homme avait fui vers un pays voisin car il pensait être recherché par les forces de sécurité. Selon sa famille et son avocat, cela aurait un lien avec des déclarations qu’il a faites dans les médias au sujet de la situation du Tchad en matière de sécurité et des signalements de violations des droits humains dont il a fait part à des missions diplomatiques à N’Djamena. Maoundoe Decladore Djikoldingam a affirmé que les forces de sécurité avaient tué six personnes et en avaient blessé une dizaine le 26 février à Goré, près de la frontière avec la République centrafricaine. En outre, le 15 avril, il a appelé à une journée de deuil national et a demandé aux Tchadiens de rester chez eux afin de dénoncer le taux de chômage élevé des jeunes et l’arrestation de deux dirigeants du mouvement citoyen Iyina. Il est rentré au Tchad le 26 avril car il pensait que la situation s’était calmée et qu’il n’avait plus rien à craindre.