Le défenseur des droits humains et dirigeant associatif Rubén Ortíz est constamment la cible de menaces et de manœuvres d’intimidation liées au soutien qu’il apporte aux communautés paysannes et aux travailleurs d’Argentine.
Rubén Ortíz est défenseur des droits humains, représentant syndical et enseignant, membre du Mouvement pédagogique de libération (MPL), de la Centrale de travailleurs de l’Argentine-Autonome (CTA-A) et du Mouvement paysan de libération (MCL) dans la ville de Montecarlo (province de Misiones). Une usine de papier multinationale a été implantée dans la région, ce qui a de graves conséquences sur la production de yerba maté, d’agrumes et de manioc étant donné que les communautés paysannes n’ont plus accès aux terres ni au travail.
Selon Rubén Ortíz, sa famille (sa femme Iris Schmidt et leurs deux fils, Lautaro et Facundo) et lui reçoivent quotidiennement, depuis le 26 août, des appels et des messages de menace liés à ses activités au sein du mouvement paysan. Il est la cible de menaces, notamment de mort, et de manœuvres d’intimidation par téléphone ; il peut recevoir jusqu’à 60 appels par jour. On lui a ordonné de cesser immédiatement son travail de conseil auprès des paysans et des travailleurs et il a reçu notamment les messages suivants : « On va vous envoyer les gars », « On veut votre tête » ou encore « On va en finir avec vous ». Niripil Luján et Deolinda Arce, deux autres membres du MPL, ont reçu récemment des menaces similaires envoyées depuis les mêmes numéros de téléphone.
Rubén Ortíz a signalé plusieurs de ces menaces à la police. Le 26 août, les policiers ont refusé d’enregistrer sa déclaration, au motif que la personne chargée de cette tâche était absente. Ce n’est qu’une fois que les menaces ont été publiées sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux qu’ils ont pris la plainte, sur laquelle doit désormais statuer le deuxième tribunal de première instance d’El Dorado (province de Misiones). Chose étonnante, Rubén Ortíz a continué à recevoir des appels de menace sur son téléphone alors qu’il se trouvait au poste de police pour faire sa déclaration, à portée de voix des agents. Deux personnes ont été arrêtées le 8 septembre 2016 pour les agissements signalés. Il est important d’indiquer que les appels ont cessé pendant toute la durée de leur détention et ont repris immédiatement après leur libération.