Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) est une coalition d’organisations non gouvernementales et de partis d’opposition qui ont boycotté le référendum en mars 2020. Le FNDC organise depuis octobre 2019 des manifestations contre le projet gouvernemental de révision de la Constitution. La nouvelle Constitution modifie le nombre maximal de mandats présidentiels, donnant au président Alpha Condé la possibilité d’exercer un troisième mandat.
Le 25 mars, une femme soupçonnée d’appartenir aux renseignements généraux et se disant journaliste a été identifiée par des membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) lors d’une conférence de presse au siège du Parti des démocrates pour l’espoir (PADES), à Ratoma. Des membres du FNDC, dont Saïkou Yaya Diallo, ont mis l’agente présumée en sécurité dans un bureau, et lui ont demandé pourquoi elle était venue et qui l’avait envoyée.
Saïkou Yaya Diallo a appelé un huissier afin qu’il constate la présence de cette agente du renseignement sur place. Des membres du FNDC ont assuré qu’elle pourrait repartir après la conférence de presse, afin d’éviter la foule qui se trouvait à l’extérieur, de crainte qu’elle ne soit agressée par des militant·e·s de l’opposition, en représailles de la mort de 12 personnes tuées par les forces de sécurité la semaine précédente à la suite d’élections controversées. La police a ensuite fait une descente au siège du PADES et arrêté 11 personnes, dont Saïkou Yaya Diallo.
Le scrutin présidentiel a eu lieu le 18 octobre et a été entaché de controverses. Le 19 octobre, le principal candidat de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, s’est déclaré vainqueur. La Commission électorale nationale indépendante (Céni), toutefois, a affirmé le 24 octobre que le président Alpha Condé avait remporté l’élection. Des affrontements ont eu lieu entre forces de sécurité et manifestant.es, entraînant la mort de plusieurs dizaines de personnes depuis le 18 octobre.
Le 10 novembre, le procureur de Dixinn, Sidy Souleymane Ndiaye, a annoncé l’arrestation d’environ 80 personnes en lien avec les manifestations post-électorales, plusieurs militants et membres de l’opposition ayant été appréhendés pour des « menaces de nature à troubler la sécurité et l’ordre publics ».
Dans le rapport intitulé Marcher et mourir. Urgence de justice pour les victimes de la répression des manifestations en Guinée, publié le 1er octobre 2020, Amnesty International indique avoir recueilli des informations sur l’arrestation arbitraire en Guinée, entre octobre 2019 et juillet 2020, d’au moins 70 personnes n’ayant fait qu’exercer leur droit à la liberté de réunion et d’expression. Au moins 50 personnes ont été tuées par des membres de la police et de l’armée pendant la même période au cours de manifestations.