Suha Jbara observe une grève de la faim depuis le 22 novembre pour protester contre sa détention et dénoncer les actes de torture que lui ont infligés les forces de sécurité palestiniennes. Sa prochaine audience doit avoir lieu le 6 décembre 2018.
Le 3 novembre, à 20 heures, Suha Jbara a été arrêtée par les forces de sécurité palestiniennes à son domicile, situé à Turmusaya, près de Ramallah (Cisjordanie), puis emmenée au Centre de détention et d’interrogatoire de Jéricho, utilisé par le Comité conjoint de sécurité.
Selon ses avocats, Mohannad Karajah et Thafer Saayda, Suha Jbara a été interrogée pendant trois jours consécutifs, au cours desquels elle aurait été torturée par plusieurs hommes. Elle a dit à ses avocats qu’elle avait reçu des coups très violents dans la poitrine et dans le dos, et qu’on l’avait secouée, projetée contre un mur et menacée de violences sexuelles. Elle a ajouté que les hommes qui l’avaient interrogée, pour l’intimider, lui avaient fait faire plusieurs fois le tour du centre de détention afin de lui montrer d’autres détenus, de sexe masculin, la tête encagoulée et placés dans des positions douloureuses, ainsi que des instruments de torture, notamment des cordes, des chaînes et des matraques. Le père de Suha Jbara, Badran Jbara, 56 ans, lui a rendu visite en prison le 21 novembre. Il a dit à Amnesty International que sa fille lui avait montré les hématomes causés par les coups reçus. Suha Jbara est détenue à l’isolement depuis son arrivée dans la prison de Jéricho.
Au cours d’une audience à huis clos, le 22 novembre, Suha Jbara a annoncé qu’elle avait cessé de s’alimenter pour protester contre sa détention et contre les mauvais traitements qu’elle avait subis, et a indiqué qu’elle poursuivrait sa grève de la faim jusqu’à sa libération. Son conseil a demandé qu’elle soit examinée par un médecin légiste afin de vérifier ses allégations de torture, mais sa requête a été rejetée. Suha Jbara a été emmenée à l’hôpital de Jéricho à deux reprises depuis le début de sa grève de la faim et est retournée en prison à chaque fois. Ses avocats se voient refuser l’accès à son dossier, qui est détenu par le procureur général.