Écrire Une militante indigène victime de diffamation et de stigmatisation

Un responsable militaire a accusé Lisa Henrito, défenseure vénézuélienne des droits environnementaux des indigènes, de « trahison » - à la télévision nationale - en raison des activités militantes qu’elle mène pour défendre le territoire ancestral du peuple indigène pemon.

Le 23 juillet, Lisa Henrito, défenseure des droits environnementaux des indigènes pemons, a été accusé de « trahison » et de « sécession » par un responsable des forces armées à la télévision nationale vénézuélienne. Le responsable a porté ces accusations lors d’une interview, au cours de laquelle il a également appelé les forces armées vénézuéliennes à se méfier des activités militantes que les indigènes pemons mènent pour défendre leurs droits. Amnesty International a recueilli des informations sur d’autres cas dans lesquels des personnes, après avoir été ainsi mentionnées par de hauts responsables, ont été persécutées par les autorités. C’est ce qui s’est passé pour Villca Fernández, Geraldine Chacón et Gregory Hinds. Amnesty International considère ces trois personnes comme des prisonniers d’opinion.

Lisa Henrito est stigmatisée en raison des activités militantes qu’elle mène au sein d’organisations de femmes indigènes pemons qui demandent qu’il soit mis fin à la militarisation et à l’exploitation minière de leurs territoires ancestraux, sans consultation préalable fondée sur la communication des informations requises ni étude d’impact social.

L’État doit garantir la protection de l’intégrité physique de Lisa Henrito et des autres militants écologistes et indigènes, et mettre fin à la diffamation à leur égard et à la stigmatisation de leurs actions en faveur des droits de leurs communautés, ce conformément à la Constitution vénézuélienne et aux mécanismes internationaux relatifs aux droits humains qui protègent les peuples indigènes et leurs terres, leurs territoires et leur environnement.

Le territoire traditionnel du peuple indigène pemon, situé dans l’Amazonie vénézuélienne, à la frontière avec le Guyana et le Brésil, fait l’objet d’un processus de militarisation lié au projet à grande échelle de l’Arc minier de l’Orénoque (Arco Minero del Orinoco, AMO). Il s’agit d’un projet d’extraction qui couvre 12 % du territoire national et le bouclier guyanais, l’une des plus anciennes formations géologiques au monde. Au sein de l’OMA, 15 sociétés minières transnationales sont en activité, mais le projet prévoit la participation de 150 entreprises extractives à l’exploitation de cette zone.

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