Treize militants antiesclavagistes mauritaniens, membres de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA Mauritanie), ont été condamnés à des peines allant de trois à 15 ans d’emprisonnement. Amnesty International pense que ces personnes sont des prisonniers d’opinion.
Le 18 août, 13 militants antiesclavagistes mauritaniens ont été déclarés coupables de rébellion, de recours à la violence, d’agressions contre des policiers et des représentants de la justice, et d’appartenance à une organisation non reconnue.
Amadou Tidjane Diop, Abdallahi Abdou Diop, Abdallahi Maatalla Seck, Moussa Biram et Jemal Beylil ont été condamnés à 15 ans d’emprisonnement, Balla Touré et Hamady Lehbouss à cinq ans, et Mohamed Daty, Khatri Rahel Mbareck Ousmane Lô, Ousmane Anne, Mohamed Jaroullah et Ahmed Hamarvall à trois ans. Leur avocat compte interjeter appel.
Ces 13 militants antiesclavagistes ont été arrêtés entre le 29 juin et le 9 juillet après que des personnes qui vivaient depuis au moins 20 ans dans un bidonville du quartier de Gazra, à Nouakchott, ont manifesté pour s’opposer à un déménagement forcé. Aucun d’eux ne figure parmi les instigateurs de cette manifestation, à laquelle ils n’ont d’ailleurs pas participé.
Le procureur a demandé leur transfèrement à la prison de Nouadhibou, à 500 kilomètres de Nouakchott, où ils sont détenus actuellement.
Amnesty International considère ces hommes comme des prisonniers d’opinion, déclarés coupables et détenus uniquement pour avoir milité pacifiquement en faveur des droits humains.