Trois militants vietnamiens, Trương Minh Đức, Nguyễn Trung Tôn et Phạm Văn Trội, sont détenus au secret dans la prison B14 de Hanoï, à la suite de leur arrestation le 30 juillet 2017. Ils souffrent de plusieurs problèmes de santé antérieurs à leur arrestation qui nécessitent un traitement, et encourent des peines pouvant aller jusqu’à la peine capitale, en passant par la réclusion à perpétuité.
Trương Minh Đức, Nguyễn Trung Tôn et Phạm Văn Trội sont membres du groupe Brotherhood for Democracy, créé en 2013 par Nguyễn Văn Đài, avocat spécialiste des droits humains, pour plaider pacifiquement en faveur de la démocratie au Viêt-Nam. Ils ont été arrêtés séparément le 30 juillet 2017 et sont accusés d’« activités visant à renverser le gouvernement populaire », au titre de l’article 79 du Code pénal de 1999. Cette infraction formulée en termes vagues, qui relève de la section « sécurité nationale » du Code, à la portée excessivement large, est passible de sanctions pouvant aller jusqu’à la peine capitale, en passant par la réclusion à perpétuité.
Ces trois hommes souffrent de problèmes de santé antérieurs à leur arrestation qui nécessitent des médicaments et des soins médicaux. Trương Minh Đức souffre de troubles cardiaques et d’hypertension. Ayant fait une attaque cérébrale mi-mai, il a besoin de prendre plusieurs médicaments quotidiennement afin de contrôler son état de santé et d’empêcher une autre attaque cérébrale ou une attaque cardiaque. Nguyễn Trung Tôn souffre de problèmes de reins et de prostate, pour lesquels il prend des médicaments. De plus, il souffre de graves lésions aux genoux depuis qu’il a été enlevé et battu par des inconnus en février 2017. Phạm Văn Trội souffre d’un ulcère à l’estomac pour lequel il prend des médicaments. Leurs femmes ont tenté de leur faire passer des médicaments par l’intermédiaire des autorités pénitentiaires, mais elles ne sont pas sûres qu’ils aient été transmis, n’ayant pas pu rendre visite à leurs époux.
La détention au secret peut faciliter la pratique de la torture et des autres traitements ou peines cruels, inhumains ou dégradants. Lorsqu’elle est prolongée, elle s’apparente en elle-même à une forme de torture ou de traitement cruel, inhumain et dégradant, en vertu des normes et du droit international relatifs aux droits humains. De plus, le droit de communiquer avec un avocat et de préparer sa défense dans les meilleurs délais fait partie intégrante du droit à un procès équitable.