Quatre militants ont été inculpés d’« incitation à la subversion de l’État » pour avoir produit et fait la promotion de leur propre baijiu (un alcool très consommé en Chine) commémorant le 27e anniversaire de la répression de Tiananmen. Ces hommes sont considérés comme des prisonniers d’opinion et doivent par conséquent être libérés immédiatement et sans condition.
Fu Hailu, Chen Bing, Zhang Jinyong et Luo Fuyu ont été officiellement inculpés d’« incitation à la subversion de l’État » le 24 mars 2017 pour avoir parlé de la production d’une étiquette pour un baijiu (un alcool chinois) commémorant le 4 juin 1989, date de la répression de la place Tiananmen. D’après l’acte d’accusation récemment rendu public par leurs avocats, les militants auraient utilisé les étiquettes et le « vin de commémoration » (jinian-jiu) pour « faire la promotion des événements du 4 juin sur Internet ». Les quatre militants sont actuellement détenus au centre de détention de la ville de Chengdu, dans la province du Sichuan (sud-ouest de la Chine).
L’acte d’accusation indiquait également que Zhang Jinyong, Luo Fuyu et Chen Bing auraient dépensé 9 000 yuans pour acheter le vin, les bouteilles et les bouchons dans un supermarché du Sichuan et qu’ils auraient utilisé des étiquettes indiquant « Souvenez-vous, Huit-Alcool-Six-Quatre » (mingji bajiu liusi), en référence à la date du 4 juin 1989, et « réserve privée de 27 ans d’âge, pas à vendre ». Luo Fuyu a été accusé d’avoir conçu une des étiquettes, que les trois autres militants auraient approuvée.
Le 26 mai 2016, Fu Hailu et Zhang Jinyong ont publié le message à propos du « vin de commémoration » sur Internet et ont fixé son prix à 89,64 yuans pour deux bouteilles, faisant une nouvelle fois référence à la date de la répression de 1989. Le message a été partagé par un grand nombre de personnes et Fu Hailu a vendu des dizaines de bouteilles avant son arrestation. Entre le 28 mai et le 21 juin 2016, des agents de la sécurité publique ont arrêté les quatre militants et ont trouvé 900 autres bouteilles vides et bouchons.
Les quatre militants n’ont pas été autorisés à voir leurs avocats au cours des étapes initiales de l’enquête, et n’ont pu voir un avocat pour la première fois que fin septembre 2016, plus de trois mois après leur arrestation.