Nasser bin Ghaith a comparu brièvement devant la Chambre de sûreté de l’État de la Cour suprême fédérale à Abou Dhabi, le 4 avril. C’est la première fois qu’il a été vu depuis sa disparition forcée aux Émirats arabes unis le 18 août 2015.
L’audience a eu lieu presque huit mois après la disparition forcée de Nasser bin Ghaith et avait pour but de renvoyer l’affaire devant un tribunal. Selon un article de presse, l’audience était fermée au public, à l’exception des membres de la famille de l’accusé et des médias officiels. Nasser bin Ghaith s’est brièvement exprimé pour confirmer son identité. Les autorités émiriennes ne l’ont pas autorisé à consulter son avocat avant l’audience. Le seul moment où il a pu consulter son avocat était pendant l’audience, mais ils n’ont pas été autorisés à s’entretenir en privé. Voir l’article en anglais : http://www.middleeasteye.net/news/disappeared-uae-economist-claims-prison-torture-first-court-appearance-853197903
Selon les informations dont dispose Amnesty International, Nasser bin Ghaith a déclaré au tribunal qu’il avait été maintenu en détention secrète pendant près de huit mois aux mains des représentants des Émirats arabes unis qui l’ont torturé en le frappant et en le privant de sommeil. Le juge présidant le tribunal lui a demandé avec colère comment il savait qu’il était en détention secrète et l’a empêché de s’exprimer davantage. Le juge n’a pas ordonné l’ouverture d’une enquête sur les allégations de torture et d’autres mauvais traitements formulées par Nasser bin Ghaith.
La prochaine audience aura lieu le 2 mai 2016 devant la Chambre de sûreté de l’État de la Cour suprême fédérale. Bien qu’il s’agisse d’une juridiction de première instance, les décisions rendues par ce tribunal ne peuvent pas faire l’objet d’un recours.
Nasser bin Ghaith est poursuivi pour des accusations liées uniquement à l’exercice pacifique de son droit à la liberté d’expression et d’association, en raison de publications sur Tweeter à propos du gouvernement égyptien et de réunions avec d’autres militants pacifiques auxquelles il a assisté. Des agents des services de sécurité des Émirats arabes unis l’avaient arrêté sur son lieu de travail à Abou Dhabi le 18 août 2015, l’avaient emmené dans un lieu tenu secret et ni lui, ni ses proches n’avaient été informés des raisons de son arrestation.