Neuf dirigeants des manifestations de 2014 en faveur de la démocratie à Hong Kong sont inculpés de trois infractions formulées de façon vague et ambiguë. Chacun d’eux encourt une peine maximale de sept ans d’emprisonnement. Le fait que des poursuites continuent à être engagées contre des figures de premier plan du « mouvement des parapluies » a un effet dissuasif quant à l’exercice de la liberté d’expression et de réunion pacifique.
Le 19 novembre 2018 débutera le procès de neuf dirigeants du mouvement de 2014 en faveur de la démocratie à Hong Kong ; il devrait durer 20 jours.
Trois des manifestants poursuivis sont les cofondateurs du mouvement « Occupy Central » (le « trio d’Occupy Central ») : Benny Tai Yiu-ting, juriste, Chan Kin-man, professeur de sociologie et Chu Yiu-ming, pasteur à la retraite. Les six autres personnes poursuivies sont deux dirigeants étudiants, Tommy Cheung Sau-yin et Eason Chung Yiu-wah, deux parlementaires, Tanya Chan et Shiu Ka-chun, et deux dirigeants politiques, Raphael Wong Ho-ming et Lee Wing-tat. Il s’agit des dernières poursuites en date engagées contre des manifestants du « mouvement des parapluies » depuis l’emprisonnement de trois dirigeants étudiants en 2017.
Les poursuites contre le « trio d’Occupy Central » ont trait à la planification et à la mise en œuvre de la campagne « Occupy Central », notamment à une action de désobéissance civile visant à bloquer les routes à Central, un quartier de Hong Kong. L’objectif était d’appeler à l’élection démocratique du chef de l’exécutif de la ville. Cette campagne est devenue une partie intégrante des vastes manifestations en faveur de la démocratie du « mouvement des parapluies », qui se sont déroulées de manière généralement pacifique pendant 79 jours entre septembre et décembre 2014.
Les neuf manifestants sont inculpés de charges relatives à des « troubles à l’ordre public », notamment de « complot en vue de commettre des troubles à l’ordre public », d’« incitation à commettre des troubles à l’ordre public » et d’« incitation à inciter à des troubles à l’ordre public ». Ces charges ont trait à leur participation pacifique au « mouvement des parapluies » : il leur est reproché d’avoir orienté les manifestants vers différentes rues devant le siège du gouvernement et d’avoir incité d’autres personnes, par le biais de haut-parleurs, d’appels téléphoniques et de textos, à se joindre aux manifestations.
Une condamnation de ces neuf personnes pourrait être lourde de conséquences, car les autorités pourraient alors se fonder sur la décision du tribunal pour poursuivre d’autres manifestants du « mouvement des parapluies ».