Le prisonnier d’opinion Nabeel Rajab a été condamné à deux ans d’emprisonnement par un tribunal bahreïnite le 10 juillet, et il a été reconnu coupable d’avoir « publié et diffusé des rumeurs et de fausses informations au sujet de la situation interne du pays » en lien avec des interviews qu’il a donné à la télévision. Il est également poursuivi à cause de ses tweets, et risque d’être condamné à 15 ans de prison supplémentaires. La prochaine audience est prévue pour le 7 août.
Le 10 juillet, l’éminent défenseur des droits humains Nabeel Rajab a été condamné par contumace à deux ans de prison par un tribunal de première instance de la capitale bahreïnite, Manama. Il a été reconnu coupable d’avoir « publié et diffusé des rumeurs et de fausses informations au sujet de la situation interne du pays qui risquent de porter atteinte à son prestige et à son statut », en lien avec des interviews télévisées qu’il a données en 2015 et en 2016. Nabeel Rajab est en convalescence à l’hôpital du ministère de l’Intérieur, à Al Qalaa, suite à deux opérations qu’il a subies en avril et en mai. Malgré les rapports du personnel médical de l’hôpital confirmant que Nabeel Rajab n’était pas en état d’assister aux audiences, le procès s’est poursuivi. Le 14 juin, les avocats assurant sa défense et des diplomates des États-Unis, du Royaume-Uni et d’Australie sont sortis de la salle lorsque le juge a refusé de prononcer l’ajournement jusqu’à ce que l’intéressé puisse être présent, comme l’avaient demandé ses avocats. Ses avocats ont interjeté appel, mais aucune date n’a encore été prévue pour le procès en appel.
Nabeel Rajab doit également assister à une audience au tribunal le 7 août pour une affaire séparée, en raison de commentaires qu’il a publiés et fait suivre sur son compte Twitter, qui portaient sur la guerre au Yémen et sur des allégations faisant état d’actes de torture commis à la prison de Jaww à la suite d’une mutinerie survenue en mars 2015. Il est inculpé pour « diffusion de fausses rumeurs en temps de guerre », « outrage aux autorités publiques [le ministère de l’Intérieur] » et « outrage à un pays étranger », et s’il est déclaré coupable, il encourt jusqu’à 15 ans de prison. Le 28 décembre 2016, lors d’une précédente audience sur cette affaire, le tribunal a ordonné la libération de Nabeel Rajab.
Cependant, les autorités ont refusé de le remettre en liberté. Il a été immédiatement réarrêté et placé en détention dans le cadre d’une autre enquête concernant des interviews télévisées. On ignore encore quelle portion du temps que Nabeel Rajab a déjà passé en détention sera déduite de sa peine de deux ans d’emprisonnement.