Le procès dont le prisonnier d’opinion Nabeel Rajab fait l’objet en raison de commentaires postés sur Twitter est toujours en cours. Dans le cadre de cette procédure, la cour a reporté sa décision à plusieurs reprises depuis octobre 2016. Nabeel Rajab fait également l’objet d’un nouveau procès pour des charges distinctes, liées à des interviews télévisées qu’il a données. S’il est reconnu coupable dans ces deux affaires, il encourt jusqu’à 18 ans de réclusion.
Éminent défenseur des droits humains et prisonnier d’opinion, Nabeel Rajab a comparu le 22 février devant la Haute Cour criminelle à Manama, la capitale de Bahreïn, en raison de commentaires qu’il avait postés et fait suivre sur Twitter. Ces commentaires portaient sur la guerre au Yémen et sur des allégations d’actes de torture qui auraient été commis à la prison de Jaww à la suite d’une mutinerie survenue en mars 2015. Au cours de l’audience, la cour a passé des séquences vidéo apportées par un agent de la Direction des enquêtes criminelles. Cet agent avait témoigné au cours de l’audience précédente, tenue la veille, que Nabeel Rajab reconnaissait dans ces séquences être l’auteur des tweets en question. Le procès doit reprendre le 22 mars.
Le 28 décembre 2016, lors d’une audience sur les accusations concernant les tweets, le tribunal a ordonné la libération de Nabeel Rajab. Cependant, les autorités ont refusé de le remettre en liberté. Il a été immédiatement arrêté à nouveau et placé en détention en lien avec une autre enquête concernant des interviews télévisées qu’il avait données en 2015 et 2016. Le ministère public l’a inculpé de « diffusion de fausses nouvelles lors d’interviews avec les médias », et le procès concernant ces charges a débuté le 23 janvier. Le 21 février, Nabeel Rajab a comparu dans le cadre de sa troisième audience devant la juridiction pénale inférieure saisie pour connaître de cette affaire.
Les demandes de libération déposées par ses avocats ont été rejetées. La prochaine audience a été fixée au 7 mars. S’il est déclaré coupable dans le cadre de ces deux affaires, il encourt jusqu’à 18 ans de réclusion. Nabeel Rajab est toujours détenu au poste de police de Riffa Ouest, au sud-ouest de Manama.
Nabeel Rajab est en outre poursuivi en raison de deux articles publiés à son nom, l’un dans le New York Times en septembre 2016 et l’autre dans Le Monde en décembre 2016. L’interdiction de voyager prononcée contre lui en novembre 2014 n’a pas été levée.