Le militant bahreïnite Saeed al Samahiji, qui est un prisonnier d’opinion, a entamé une grève de la faim le 14 février pour dénoncer les mauvais traitements qu’il subit. Selon sa famille, son état de santé se détériore. Il est jugé pour avoir publié un message sur Twitter.
Le militant bahreïnite Saeed Mothaher Habib al Samahiji, qui est un prisonnier d’opinion, a entamé une grève de la faim le 14 février pour dénoncer les mauvais traitements qu’il subit à la prison de Dry Dock à Manama, la capitale. Il proteste aussi contre le fait d’être séparé de ses proches par une paroi vitrée lors des visites. Le 27 janvier, à l’occasion d’une visite, il leur a dit qu’il avait été menacé et insulté par des surveillants pour avoir demandé à sa famille de lui apporter un livre sur les premiers secours et que d’autres prisonniers et lui étaient contraints à sa coucher tôt puis réveillés après minuit pour une fouille des cellules. Il a été emmené à l’infirmerie de la prison peu après le début de sa grève de la faim mais il a refusé de s’alimenter.
Lorsque des membres de sa famille sont allés le voir le 22 février, il a tenté de leur remettre une lettre du médecin de la prison afin qu’ils puissent, comme cela se fait habituellement, prendre rendez-vous avec un médecin extérieur. La direction de la prison l’en a empêché et il a mis fin à la visite en signe de protestation.
Saeed al Samahiji a été arrêté le 3 janvier pour diffusion d’informations sur l’exécution du dignitaire chiite Nimr al Nimr en Arabie saoudite et outrage au royaume d’Arabie saoudite sur Twitter. Son procès s’est ouvert le 31 janvier devant la neuvième juridiction inférieure de Manama. Il a été inculpé d’« outrage à un État frère » et d’« appel à manifester ». Il a démenti ces accusations. L’audience a été reportée au 4 février pour permettre à l’avocat de la défense de revoir son dossier et à l’accusation de convoquer son témoin. Ce dernier ne s’étant pas présenté, l’audience a été de nouveau ajournée, cette fois jusqu’au 17 février ; en l’absence du témoin, le procès a alors été repoussé au 22. Le témoin a fait défaut pour la troisième fois et la nouvelle date d’audience a été fixée au 8 mars.
La famille de Saeed al Samahiji a indiqué à Amnesty International que l’état de santé de celui-ci se détériorait en raison de sa grève de la faim et qu’il subissait toujours les effets des blessures provoquées par les actes de torture et les autres mauvais traitements dont il avait été victime en 2011.