Deux jours après la mort de Fidel Castro, quatre défenseurs des droits humains de la même famille ont été arrêtés à Holguín, dans le sud-est de Cuba. Ils ont été condamnés à un an d’emprisonnement et le frère et les deux sœurs observent actuellement une grève de la faim. Ce sont des prisonniers d’opinion ; ils doivent, à ce titre, être libérés immédiatement et sans condition.
Les jumelles Anairis et Adairis Miranda Leyva, leur frère Fidel Manuel Batista Leyva et leur mère Maydolis Leyva Portelles, tous défenseurs des droits humains, ont été arrêtés le 27 novembre 2016, soit deux jours après la mort de Fidel Castro, parce qu’ils auraient quitté leur domicile pendant la période de deuil national. Leur arrestation a eu lieu à Holguín, alors qu’un « acte de répudiation » (manifestation orchestrée par le régime) se déroulait devant leur domicile. Ces personnes sont des détracteurs du régime, connus pour leurs activités militantes et affiliés à plusieurs mouvements politiques ou de défense des droits humains comme le Mouvement cubain de réflexion. Selon Maydolis Leyva Portelles, actuellement assignée à résidence, de nombreux agents en civil des services de sécurité, y compris des membres de la police politique et des militaires, étaient présents au moment de l’arrestation.
Cette femme et ses enfants ont été inculpés en vertu de l’article 204 du Code pénal, qui érige en infraction la diffamation des institutions, organisations, héros et martyrs de la République de Cuba, et accusés aussi de troubles à l’ordre public. Le 13 janvier, un tribunal de deuxième instance a confirmé la peine d’un an d’emprisonnement du frère et des deux sœurs mais a autorisé leur mère à purger sa peine sous la forme d’une assignation à résidence afin qu’elle puisse s’occuper des enfants d’Adairis.
Selon Maydolis Leyva Portelles, ses enfants ont entamé une grève de la faim le 7 mars, date à laquelle ils ont été écroués et ont commencé à purger leur peine. Dans un état critique, ils se trouvent actuellement dans trois hôpitaux différents. Les médecins ont informé leur mère qu’ils avaient tous perdu beaucoup de poids, qu’Adairis risquait une crise cardiaque et que Fidel présentait du sang dans les urines. Maydolis Leyva Portelles a expliqué que, lors de sa dernière visite à l’hôpital, on lui avait demandé de signer un document autorisant les médecins à alimenter de force ses trois enfants, ce qu’elle avait refusé. Elle a déclaré à Amnesty International : « Je ne veux pas que l’un de mes enfants meure mais je veux respecter leurs souhaits. » Le frère, les deux sœurs et leur mère sont des prisonniers d’opinion et, à ce titre, ils doivent être libérés immédiatement et sans condition.