Début mars, 13 détenus sahraouis ont entamé une grève de la faim pour exhorter les autorités marocaines à les libérer. Arrêtés il y a plus de cinq ans, ils ont été condamnés à des peines de prison à l’issue d’un procès manifestement inique devant un tribunal militaire en 2013.
Les 13 hommes – Sidahmed Lemjayed, Ahmed Sbai, Mohamed Bachir Boutanguiza, Naâma Asfari, Hassan Dah, Cheikh Banga, Mohamed Bani, Sidi Abdallah Abhah, Mohamed Bourial, Mohamed Embarek Lefkir, Bachir Khadda, Abdallah Toubali et Brahim Ismaili – observent une grève de la faim depuis le 1er mars à la prison Salé 1, non loin de la capitale Rabat, à plus de 1 100 km de leurs familles qui vivent à Laayoune, au Sahara occidental. Ils protestent contre leur incarcération, et contre celle de huit autres personnes, à l’issue d’un procès inique. Ils ont perdu beaucoup de poids, et souffrent d’une extrême fatigue, de maux de tête intenses, de douleurs abdominales et de pertes de conscience.
De nombreux Sahraouis ont été arrêtés en 2010, après que le démantèlement d’un campement de protestation au Sahara occidental a donné lieu à des violences, qui ont coûté la vie à 11 membres des forces de sécurité marocaines et à deux Sahraouis. Un tribunal militaire marocain a déclaré 25 manifestants et militants sahraouis coupables de ces violences et les a condamnés à des peines allant jusqu’à la détention à perpétuité, au cours d’un procès inique et entaché d’irrégularités, marqué par des allégations de torture que le tribunal militaire n’a pas examinées. Sur tous les accusés déclarés coupables, 21 purgent aujourd’hui leurs peines.
Les autorités marocaines ont révisé la loi relative à la justice militaire en 2014, mettant fin à la compétence des tribunaux militaires sur les civils – une mesure importante. Toutefois, la loi n’étant pas rétroactive, elle ne concernait pas le statut judiciaire des civils – dont ces 21 détenus – incarcérés par des tribunaux militaires avant son entrée en vigueur, en juillet 2015.