Huit Mulongo fait l’objet d’accusations de possession d’une arme militaire et de munitions ; des accusations forgées de toutes pièces. Bien que cet homme soit un civil, il sera jugé devant un tribunal militaire.
Le 22 avril, la police a arrêté Huit Mulongo après avoir découvert un revolver « Starr » dans sa voiture lors d’une perquisition menée à son domicile. Trois balles ont été découvertes avec l’arme. Les autorités qui l’ont arrêté ont reçu des éléments prouvant qu’un document d’identification pour le revolver avait été délivré à Huit Mulongo par le bureau des armes de la ville de Lubumbashi en février 2013.
Huit Mulongo a été inculpé devant le Tribunal Militaire de Garnison de Lubumbashi pour possession illégale d’une arme militaire et de munitions, ce qui représente une infraction pénale au titre du Code pénal militaire congolais. La loi congolaise ne précise pas quelles armes sont classées dans la catégorie des armes militaires ou des armes de défense. Cependant, d’après des experts en armes et d’autres organisations, un revolver « Starr » est classé dans la catégorie des armes de défense. De plus, l’arme de Huit Mulongo a été enregistrée auprès des autorités compétentes en 2013 et un document d’identification a été délivré à son nom.
Huit Mulongo a été brièvement placé en détention dans les locaux des services de renseignement, puis a été transféré dans un centre de détention dans les locaux du bureau du procureur militaire (l’Auditoriat Militaire) à Lubumbashi. À la suite d’une visite de Moise Katumbi et d’autres personnalités politiques au centre de détention le 23 avril, Huit Mulongo a été de nouveau transféré à la prison de Kassapa, à Lubumbashi. Le 15 juin, Huit Mulongo a été conduit à l’hôpital universitaire de Lubumbashi, en raison de graves inquiétudes pour sa santé. Il s’y trouve toujours.
Huit Mulongo est l’ancien directeur de cabinet de Moise Katumbi, qui a récemment annoncé qu’il se porterait candidat à la présidence lors des prochaines élections générales. Pendant la perquisition du domicile de Huit Mulongo, des agents ont cherché des documents permettant de l’associer à Moise Katumbi et ont posé des questions sur le candidat à l’élection présidentielle. Huit Mulongo est également une personnalité de premier plan du Front Citoyen 2016, une plateforme regroupant des acteurs politiques et de la société civile et réclamant le respect de la Constitution de la République démocratique du Congo et un changement de gouvernement en 2016.
Les Directives et principes sur le droit à un procès équitable et à l’assistance judiciaire en Afrique interdisent le recours aux tribunaux militaires pour juger des civils (Section L(c) des Directives et principes sur le droit à un procès équitable et à l’assistance judiciaire en Afrique). Amnesty International pense que les poursuites engagées contre Huit Mulongo sont motivées par des considérations politiques.