Le procès de 23 militaires lésothans devant un tribunal militaire pour mutinerie a été reporté au 1er février 2016. Dix-neuf des accusés sont encore en détention. Il est toujours à craindre qu’ils ne bénéficient pas d’un procès équitable. S’ils sont reconnus coupables, ils risquent la peine de mort.
Le procès des 23 soldats accusés de mutinerie s’est ouvert devant le tribunal militaire le 1er décembre, avec les déclarations liminaires. Les avocats de la défense ont demandé la récusation du collège de juges présidant le tribunal, évoquant des conflits d’intérêts. Ils ont remis en cause l’impartialité du président du tribunal, le général de division Letsoela, au motif qu’il avait été promu à ce grade de façon temporaire par le commandant des Forces de défense du Lesotho (LDF), le général de corps d’armée Tlali Kamoli, à la seule fin de lui permettre de présider ce tribunal militaire. Les avocats ont également contesté la conformité procédurale de cette nomination car le commandant des LDF est partie prenante dans cette affaire en tant que cible présumée de la mutinerie. Le collège de juges a rejeté toutes les objections soulevées par la défense.
Une fois les déclarations liminaires entendues, le procès a été reporté au 1er février 2016. L’ambiance pendant l’audience a semble-t-il été moins hostile du fait de la présence d’observateurs internationaux.
Le 1er décembre, la Haute Cour du Lesotho a ordonné la libération sous caution de trois des soldats, après une énième audience pour entrave à la justice contre les LDF. Les 19 autres militaires se trouvent toujours à la prison de haute sécurité de Maseru, où ils sont incarcérés depuis mai malgré plusieurs ordonnances de remise en liberté rendues par la Haute Cour.
Le régime d’isolement auquel les 19 militaires étaient soumis a finalement été levé le 4 décembre. C’est un progrès important, mais leurs avocats ont redit leur inquiétude quant au bien-être psychologique de leurs clients, qui ont été détenus à l’isolement pendant presque deux mois. Le maintien à l’isolement pendant de longues périodes peut constituer une violation de l’interdiction de la torture et des autres formes de mauvais traitements. Les avocats ont aussi signalé que leurs entretiens avec leurs clients avaient été réduit à 15 minutes chacun et se tenaient en présence de gardiens armés.