Le procès d’Ali Isa al Tajer, poursuivi pour des accusations liées au terrorisme, s’est ouvert le 23 août. Le juge n’a pas donné suite aux allégations selon lesquelles ses « aveux » avaient été arrachés sous la torture. Un examen par des experts médicaux a été demandé en décembre 2015, mais Ali Isa al Tajer attend toujours qu’il soit pratiqué. Il est maintenu en détention et la prochaine audience est prévue le 3 novembre.
Le 26 juillet, le ministère public a déféré 138 hommes devant la justice pour des accusations liées au terrorisme, dont Ali Isa al Tajer et 52 autres en leur absence. Il a fallu deux audiences (une le 23 août et une le 3 octobre) au tribunal pénal de Manama, la capitale, pour traiter le cas de tous les accusés, car la salle d’audience n’était pas assez grande pour les accueillir tous en même temps. Plusieurs charges sont retenues contre Ali Isa al Tajer ; il est notamment accusé d’avoir rejoint une organisation terroriste illégale dans le but de renverser le gouvernement par la force et d’avoir financé, accueilli et fourni des armes à des membres de cette organisation.
Ali Isa al Tajer a déclaré au juge qu’il avait déposé des plaintes auprès du médiateur du ministère de l’Intérieur et de l’Unité spéciale d’enquête dans lesquelles il indiquait que ses « aveux » avaient été obtenus sous la torture et qu’il avait été forcé à les signer alors qu’il avait les yeux bandés. Le juge n’a donné aucune suite à ces allégations. La prochaine audience est prévue le 3 novembre et il est maintenu en détention à la prison de Dry Dock, à Manama.
Ali Isa al Tajer a été interrogé et inculpé le 30 novembre 2015 par le ministère public, soit 25 jours après son arrestation. Il a nié les accusations et a déclaré au procureur qu’il avait été torturé pendant son interrogatoire.
Six semaines plus tard, il a été conduit à l’Unité spéciale d’enquête où il a été examiné par un médecin légiste. Le ministère public a déclaré que le médecin légiste n’avait vu aucune marque de torture, mais a tout de même demandé qu’Ali Isa al Tajer soit examiné par trois experts médicaux différents, notamment pour une protrusion discale au niveau de la colonne vertébrale et une blessure au genou qui, d’après lui, avaient été provoquées par les actes de torture dont il a été victime.
À ce jour, il n’a été conduit au complexe médical de Salmaniya que pour être examiné par l’oto-rhino-laryngologiste. Bien que des rendez-vous aient été prévus par les autorités pénitentiaires, il attend toujours d’être examiné par les deux autres spécialistes médicaux.