Quatre Libyens – trois arrêtés en août 2014 et un en mars 2015 –, dont trois possèdent une double nationalité, ont comparu pour la première fois devant la Cour suprême fédérale d’Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, le 18 janvier. Ils sont accusés d’avoir fourni un soutien à des groupes « terroristes ». Certains ont été torturés. Le sort de trois autres Libyens reste inconnu.
Les ressortissants américano-libyens Kamal Eldarat et son fils Mohammed Eldarat, le ressortissant canado-libyen Salim el Aradi, et le ressortissant libyen Issa al Manna, ont comparu devant la chambre de la Sûreté de l’État de la Cour suprême fédérale d’Abou Dhabi le 18 janvier pour l’ouverture de leur procès. Pour la première fois depuis leur arrestation il y a des mois, ils ont été informés qu’ils sont inculpés au titre de la Loi antiterroriste de 2014 d’avoir fourni un soutien financier et matériel à deux groupes armés en Libye. Ils ont tous les quatre rejeté les accusations. L’ambassadeur du Canada aux Émirats arabes unis et deux diplomates américains ont assisté à l’audience, mais le neveu de Salim al Aradi et un avocat canadien retenu par sa famille n’ont pas été autorisés à entrer dans le tribunal. La prochaine audience est prévue pour le 15 février.
Kamal Eldarat, Mohammed Eldarat et Salim el Aradi figuraient parmi un groupe de 10 Libyens arrêtés en août et septembre 2014. Sans savoir pourquoi ils avaient été arrêtés, ils ont été conduits dans un lieu inconnu et détenus pendant des mois sans aucun contact avec le monde extérieur. C’est un crime au regard du droit international. Amnesty International croit comprendre qu’au moins trois d’entre eux ont été victimes de torture et d’autres mauvais traitements. Sur les 10 hommes arrêtés en 2014, quatre ont été libérés en décembre 2014. On ignore ce qu’il est advenu de Mohammed al Fighi, al Sadiq al Kikli et Mahmoud bin Gharbiya. Issa al Manna a été appréhendé aux alentours du 12 mars 2015.