Adolfo Miguel Campos André (44 ans) est un militant et dirigeant du Mouvement révolutionnaire angolais. Père de quatre enfants, il est responsable des actifs dans un journal local de Luanda. Il a commencé à militer en 2011, lorsque, aux côtés d’autres jeunes, il a lancé un mouvement contre le régime de l’ancien président José Eduardo dos Santos, qui à l’époque était au pouvoir depuis 32 ans, un régime marqué par les scandales de corruption, les inégalités sociales et de graves violations des droits humains.
Gildo das Ruas (28 ans) est militant et membre du Mouvement de résistance malangeais. Père de deux fillettes, il a commencé à participer à des manifestations en 2014. En 2021, il a été détenu arbitrairement pendant six mois dans la province de Malange en raison de son militantisme pacifique.
Abraão Pedro dos Santos (37 ans) est militant et membre du mouvement Société civile contestataire (Sociedade Civil Constestatária) et dirige le mouvement révolutionnaire Panterra Negra. Père de deux jeunes enfants, il a toujours pris part aux manifestations pacifiques, ce pour quoi il a été arrêté arbitrairement à plusieurs reprises, mais c’est la première fois qu’il est déclaré coupable. Le jour du procès, lorsque le juge a annoncé les noms des personnes déclarées condamnées, le sien n’a pas été cité, contrairement à ceux d’Adolfo Campos, de Tanaice Neutro et de Gildo das Ruas. Quelques instants plus tard, alors que le juge avait quitté les lieux, le sténographe a été renvoyé en salle d’audience pour lire le résumé du procès. C’est à ce moment que le nom d’Abraão Pedro dos Santos a été ajouté à l’acte d’accusation et qu’il a aussi été déclaré coupable.
Tanaice Neutro (36 ans) est un militant qui exprime ses opinions sur des problèmes sociaux tels que la pauvreté, les inégalités et la corruption au travers de l’art grâce au kuduro, un style musical angolais. En octobre 2022, il a été condamné à 15 mois d’emprisonnement avec sursis pour avoir qualifié le président de clown. Ayant refusé de présenter ses excuses au président, il a été maintenu en détention au-delà de sa peine, malgré une décision de remise en liberté du tribunal. Il a enfin été relâché le 23 juin 2023. Il n’est resté libre que deux mois avant d’être arrêté avec trois autres militants le 16 septembre 2023.
Lors du procès des quatre militants, l’un des agents en service le jour de la manifestation de solidarité a déclaré au tribunal que ces hommes avaient obtempéré à tous les ordres donnés par les autorités, mais même cela n’a pas suffi à empêcher leur déclaration de culpabilité.
Amnesty International est préoccupée par le nombre croissant de militant·e·s et de défenseur·e·s des droits humains pris pour cible par les autorités angolaises, ce qui bafoue leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique.