La politique de détention et de traitement des réfugiés hors de ses frontières mise en œuvre par l’Australie sur l’île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), est à l’origine des violences systématiques dont sont victimes des centaines de personnes. Les violences qui continuent d’être signalées et la mort récente d’un Iranien qui avait demandé l’asile mettent en lumière les graves souffrances infligées par la politique australienne.
Des centaines de réfugiés et de demandeurs d’asile ayant fui les persécutions sont actuellement pris au piège sur l’île de Manus, en PNG, où ils risquent d’être victimes de violentes attaques et de mauvais traitements aux mains de certains habitants de l’île. Les réfugiés ont été transférés de force en PNG par le gouvernement australien après avoir essayé de demander l’asile en Australie. Nombre d’entre eux sont coincés sur l’île depuis plusieurs années.
Le système délibérément abusif de l’Australie a entraîné de graves problèmes de santé mentale et des souffrances parmi les réfugiés et demandeurs d’asile.
Les réfugiés ont été victimes d’agressions physiques et de violences verbales infligées par des habitants de l’île et des membres de la police et des forces armées. Ils ne peuvent pas quitter la PNG, à moins qu’ils ne retournent dans le pays qu’ils avaient fui, et raison de ces violences, ils se sentent très menacés. Amnesty International a recueilli des informations sur plusieurs cas de violences, notamment lorsque des militaires de PNG ont tiré plusieurs coups de feu dans le centre de détention pour réfugiés sur l’île de Manus le 14 avril 2017. Ces dernières semaines, la situation s’est détériorée et plusieurs attaques menées par des habitants contre des réfugiés ou des demandeurs d’asile ont été signalées. Des personnes auraient été gravement blessées dans ces attaques et auraient dû être hospitalisées.
C’est dans ce contexte de plus en plus tendu sur l’île de Manus que le corps d’Hamed Shamshiripour, un demandeur d’asile iranien de 31 ans, a été découvert le 7 août 2017 dans une forêt près du centre de transit de Lorengau. Les circonstances et la cause de sa mort ne sont pas connues. Les dernières attaques interviennent alors que les autorités d’Australie et de PNG essaient de fermer le centre de détention sur l’île de Manus et de déplacer les réfugiés au centre de transit de Lorengau, toujours en PNG.