Le militant chinois Dong Guangping sera jugé en avril 2017 pour « subversion du pouvoir de l’État » et « franchissement illégal de la frontière ». Détenu depuis son renvoi forcé en Chine, en novembre 2015, il est privé de tout contact avec sa famille et l’avocat de son choix et risque un procès inique.
Dong Guangping a été inculpé de « subversion du pouvoir de l’État » et de « franchissement illégal de la frontière » par le tribunal populaire intermédiaire n°1 de la municipalité de Chongqing. Selon l’un des avocats que les autorités lui ont attribué, Dong Guangping sera jugé en avril 2017 et encourt la réclusion à perpétuité.
Plus de 16 mois après le renvoi forcé de cet homme en Chine, les autorités n’ont toujours pas informé sa famille de son lieu de détention, de son arrestation, de son inculpation ni des charges pesant sur lui. En sa qualité de réfugié, Dong Guangping avait obtenu d’être réinstallé rapidement dans un pays tiers. Cependant, le 13 novembre 2015, soit cinq jours avant son départ prévu, il a été renvoyé de force en Chine.
Le 30 mai 2016, l’avocat spécialiste des droits humains engagé par sa famille s’est rendu au centre de détention où il était susceptible de se trouver. Bien que le personnel ait admis que Dong Guangping y était effectivement incarcéré, il n’a pas autorisé son avocat à le voir. L’avocat a ensuite déposé une plainte signalant qu’il lui avait été interdit de rencontrer son client ; la police lui alors indiqué verbalement que Dong Guangping avait été arrêté pour atteinte à la sécurité nationale et qu’il ne pouvait donc pas s’entretenir avec lui sans la permission des autorités chargées de l’enquête.
En juillet 2016, la municipalité de Chongqing (ouest de la Chine) a demandé à la famille Dong Guangping de remplacer leur avocat par deux autres, commis d’office. Celle-ci a refusé et, en août 2016, lorsque l’avocat qu’elle avait engagé a sollicité de nouveau une visite au centre de détention, le personnel lui a répondu que Dong Guangping s’était attaché les services de deux autres avocats, les seuls avec lesquels il acceptait désormais de s’entretenir.