Le tribunal a condamné à mort huit hommes, dont deux par contumace. Les six hommes condamnés à mort en leur présence sont Ahmed Amin Ghazali Amin, Abdul Basir Abdul Rauf, Mohamed Fawzi Abd al Gawad Mahmoud, Reda Motamad Fahmy Abd al Monem, Ahmed Mustafa Ahmed Mohamed et Mahmoud al Sharif Mahmoud. Les deux hommes condamnés à mort par contumace sont Abdullah Noureddin Ibrahim Mousa et Ahmed Abdul Baset Mohamed Mohamed.
Le tribunal a prononcé des peines de 25 ans d’emprisonnement contre six hommes présents au tribunal : Khaled Ahmad Mustafa al Saghir, Ahmed Magdy Said Nagy, Omar Mohammed Ali Mohamed Ibrahim, Abdallah Kamal Hassan Mahdy, Sohaib Saad Mohamed Mohamed et Ahmed Mohamed Soliman Ibrahim. Il a prononcé des peines de 15 ans d’emprisonnement contre six autres prévenus présents au tribunal : Abdullah Sobhy Abu al Qasam Hussein, Hisham Mohammed al Saeed Abd al Khalaq Abdullah, Abd al Rahman Ahmed Mohamed al Beyaly, Mohamed Mohsen Mahmoud Mohamed, Yasser Ali Mohamed Ibrahim et Ihab Ayman Abd al Latif al Said. Le tribunal a acquitté Essam Hasanein Mousa Shehata.
Les accusés condamnés en leur présence à l’audience peuvent faire appel de la décision du tribunal devant la Cour suprême militaire dans un délai de 60 jours. La Cour suprême militaire peut décider de rejeter l’appel ou de l’accepter et ainsi confier l’affaire à un autre tribunal militaire pour qu’il rejuge l’affaire. Le président doit ratifier toutes les condamnations à mort dans un délai de 14 jours après la date de la décision finale.
Après avoir arrêté ces hommes, les forces de sécurité les ont transférés aux services de renseignements militaires, où ils ont été détenus au secret : 18 à l’État-major du Renseignement militaire à Nasr City, au Caire, et un autre à la prison militaire d’al Azouly, à l’intérieur d’un camp militaire, dans le gouvernorat d’Ismaïlia. Les familles des condamnés ont déclaré à Amnesty International que durant cette période elles les avaient cherchés dans les postes de police, les prisons et les services du parquet, mais que les autorités avaient nié les détenir. Elles avaient également adressé des courriers au procureur général, au ministre de l’Intérieur et au ministre de la Justice, sans recevoir aucune réponse. La plupart des familles n’ont découvert qu’ils étaient détenus par l’armée que le 10 juillet 2015, lorsqu’elles ont vu une vidéo du ministère de la Défense à la télévision annonçant l’arrestation de « la cellule terroriste la plus dangereuse » d’Égypte. On voyait sur cette vidéo des détenus « avouer » appartenir à des groupes interdits et avoir attaqué des institutions militaires.
Depuis 2011, des milliers de civils ont été poursuivis devant des tribunaux militaires égyptiens. La Constitution égyptienne prévoit la comparution de civils devant des tribunaux militaires. En octobre 2014, le président a également ratifié une nouvelle loi qui étend largement les compétences de la justice militaire. Les tribunaux militaires pour civils en Égypte bafouent le droit de tout accusé à un procès équitable devant un tribunal compétent, indépendant et impartial, pourtant garanti par l’article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel l’Égypte est partie.
Amnesty International s’oppose en toutes circonstances et sans aucune exception à la peine de mort, quelles que soient la nature et les circonstances du crime commis, la culpabilité ou l’innocence ou toute autre situation du condamné, ou la méthode utilisée par l’État pour procéder à l’exécution.