Server Karametov, un Tatar de Crimée âgé de 76 ans, a été arrêté le 8 août par les autorités de facto de Crimée alors qu’il manifestait pacifiquement et a été condamné à 10 jours de détention administrative pour rébellion. Cet homme est un prisonnier d’opinion, atteint de la maladie de Parkinson. Il doit être libéré immédiatement et sans condition.
Le 8 août, les autorités de facto de la Crimée sous occupation russe ont arrêté Server Karametov, un Tatar de Crimée âgé de 76 ans, alors qu’il tenait une pancarte écrite à la main, destinée au président Vladimir Poutine et au chef du gouvernement local de facto, Sergueï Axionov, sur laquelle on pouvait lire : « Poutine (Axionov), nos enfants – Akhtem Tchiygoz – ne sont pas des terroristes ! Arrêtez d’accuser les Tatars de Crimée ». Sur une vidéo filmée par un témoin de la scène, on peut voir quatre policiers entourer Server Karametor et le contraindre à les suivre. Server Karametov insiste pour être autorisé à rester ; on voit ses mains bouger – sans qu’il soit violent ni menaçant – de façon désordonnée, un symptôme caractéristique de la maladie de Parkinson. Les policiers le font ensuite monter de force dans une voiture de police stationnée à proximité, puis l’emmènent.
Le jour même, dans la soirée, un juge du tribunal de district de Jelejnodorojny, à Simferopol, capitale de la Crimée, a condamné Server Karametov à une amende de 10 000 roubles (167 dollars des États-Unis) pour « infraction aux dispositions relatives aux piquets [manifestations statiques] individuels ». Le 9 août, le même tribunal a condamné Server Karametov à 10 jours de « détention administrative » pour rébellion.
Server Karametov fait partie des dizaines de Tatars de Crimée qui se réunissent régulièrement devant des tribunaux lorsque des membres de leur communauté y comparaissent, afin de dénoncer pacifiquement les persécutions infligées par les autorités de facto aux Tatars de Crimée. En Crimée, plusieurs prisonniers d’opinion sont persécutés alors qu’ils n’ont fait qu’exercer de manière pacifique leur droit à la liberté d’expression. Server Karametov est désormais l’un d’eux.