Écrire Trois journalistes encourent une peine d’emprisonnement

Les journalistes camerounais Baba Wame, Félix Ebolé Bola et Rodrigue Tongue sont en instance de jugement pour non-divulgation d’informations et de sources devant le tribunal militaire de Yaoundé alors qu’ils n’ont fait que respecter la déontologie. S’ils sont déclarés coupables, ils risquent entre un et cinq ans d’emprisonnement.

En juillet 2014, Baba Wame, journaliste et enseignant en cyberjournalisme, a reçu un courriel contenant des photos et des informations qui faisaient état d’une collusion entre des agents des forces de sécurité camerounaises et le dirigeant d’un groupe armé de République centrafricaine qui était impliqué dans l’attaque d’une ville de l’est du Cameroun. Il a porté ce message à la connaissance de Félix Ebolé Bola, journaliste au quotidien Mutations, et Rodrigue Tongue, journaliste au quotidien Le Messager. Ils ont ensuite commencé à enquêter tous les trois.

En août 2014, Felix Ebolé Bola a écrit au délégué à la Sécurité nationale pour l’informer de leurs découvertes et demander des informations complémentaires. Aucune réponse ne leur est parvenue jusqu’à ce que, deux mois plus tard, Felix Ebola Bola reçoive l’appel d’un agent de la direction générale de la Sécurité nationale qui souhaitait obtenir des précisions. Les journalistes, qui ne disposaient d’aucun élément nouveau, n’ont pas donné suite à cette demande ; ils ont cessé là leurs investigations et n’ont rien publié sur l’affaire.

Le 24 octobre 2014, ils ont reçu une convocation écrite de la part d’une juge leur ordonnant de se présenter à son bureau le 28 octobre 2014 afin d’être entendus. Plus tard, ils ont été inculpés de non-divulgation d’informations et de sources en vertu de l’article 107 du Code pénal et placés sous contrôle judiciaire. Cette mesure a été levée en janvier et février 2015.

Le 30 novembre 2015, un juge a rendu une décision de rejet partiel et l’affaire a été transférée au tribunal militaire de Yaoundé. Le procès, qui devait s’ouvrir le 29 janvier, a été ajourné d’abord au 19 février et finalement au 18 mars. S’ils sont déclarés coupables, les trois journalistes pourraient être condamnés à des peines de prison allant d’un à cinq ans, et à une amende comprise entre 50 000 et 5 millions de francs CFA (entre 76 et 7620 euros).

Le 21 décembre 2015, Amnesty International a envoyé une lettre officielle au ministère camerounais de la Justice, dont elle a adressé des copies au ministère de la Défense et au tribunal militaire. À ce jour, elle n’a reçu aucune réponse.

Le 21 janvier 2016, Amnesty International a publié un communiqué de presse conjoint avec Reporters sans frontières. Ce document peut être consulté à l’adresse suivante : https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/01/cameroon-authorities-must-drop-non-denunciation-charges-against-three-journalists/.

Le 12 février 2016, des délégués de l’organisation ont rencontré le ministre de la Défense afin d’évoquer ce cas.

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