Écrire Un universitaire yéménite détenu au secret

Youssef al Bawab, enseignant et homme politique, est détenu au secret au Bureau de la sécurité politique à Sanaa depuis le 2 avril 2019. Il court un risque élevé de subir des actes de torture. Il est privé de liberté depuis le 20 octobre 2016. En avril 2017, il a été inculpé d’infractions passibles de la peine capitale. Les poursuites judiciaires à son encontre ont été entachées de graves irrégularités : disparition forcée, détention provisoire d’une durée excessive, retards injustifiés pendant le procès, allégations de torture et autres mauvais traitements, privation de la possibilité de consulter un avocat et privation de soins médicaux. Amnesty International appelle les autorités houthies de facto à abandonner toutes les charges à son encontre et à le libérer immédiatement, car elle estime qu’il est poursuivi sur la base d’accusations forgées de toutes pièces, destinées à le sanctionner pour avoir exercé, pourtant pacifiquement, son droit à la liberté d’expression.

Youssef al Bawab, 45 ans, père de cinq enfants, est un enseignant en linguistique et une personnalité politique. Il est jugé en même temps que 35 autres détenus qui ont tous été arrêtés entre 2015 et 2016 par les Houthis et les forces alliées.
Le 20 octobre 2016, Youssef al Bawab a été arrêté arbitrairement alors qu’il sortait de sa mosquée locale, à Sanaa. Plus tard, dans la nuit, les autorités houthies de facto ont fait une descente à son domicile, où vivent sa femme et ses cinq enfants, et ont saisi ses biens, dont son ordinateur personnel et 150 documents universitaires. La disparition forcée de Youssef al Bawab a duré pendant trois mois avant que sa famille ne réussisse à le localiser au Bureau de la sécurité politique et ne soit autorisée à lui rendre visite. Il a été interrogé pour la première fois en mars 2017 en présence de son conseil - il s’agit de la seule fois où il a été autorisé à consulter un avocat. Il a ensuite été inculpé, le 8 avril 2017, en même temps que 35 autres détenus, de plusieurs infractions, passibles de la peine capitale pour la plupart, notamment d’avoir aidé la coalition dirigée par l’Arabie saoudite en lui fournissant des renseignements sur ses objectifs militaires et d’avoir organisé des assassinats. Tout au long de sa détention, les poursuites contre Youssef al Bawab ont été entachées de graves irrégularités. Ces irrégularités sont notamment les suivantes : disparition forcée, détention provisoire d’une durée excessive, retards injustifiés pendant le procès, détention au secret, allégations de torture et autres mauvais traitements, privation de la possibilité de consulter un avocat et privation de soins médicaux.
Toutes les parties au conflit, y compris les forces houthies, le gouvernement yéménite, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ainsi que les forces yéménites soutenues par les Émirats, se sont livrées à des pratiques de détention arbitraire. Dans les zones sous leur contrôle, les forces houthies ont arrêté et détenu arbitrairement des détracteurs et des opposants, ainsi que des journalistes, des défenseurs des droits humains et des membres de la communauté baha’i, dont beaucoup ont subi des procès iniques, une détention au secret ou encore une disparition forcée. La majorité des personnes visées étaient des dirigeants, des membres ou des sympathisants du parti politique Al Islah. Le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale a harcelé, menacé et détenu arbitrairement des défenseurs des droits humains et d’autres militants. Dans le sud du pays, les forces yéménites soutenues par les Émirats arabes unis ont mené une campagne de détentions arbitraires et de disparitions forcées. En mai 2018, Amnesty International a publié un rapport exposant de manière détailée les cas de 51 hommes détenus dans un réseau de prisons secrètes par des forces émiriennes et yéménites opérant en dehors du contrôle du gouvernement yéménite, y compris des personnes détenues entre mars 2016 et mai 2018.

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