En Belgique, près de 3000 demandeurs et demandeuses d’asile se retrouvent à la rue sans ressources car le gouvernement belge ne leur a pas fourni de logement ni d’autres biens et services essentiels. Beaucoup n’ont d’autre choix que de dormir dans la rue ou sous des tentes de fortune. À l’approche de l’hiver, alors que les températures descendent en dessous de zéro, le gouvernement fédéral devrait immédiatement activer un "plan de répartition" afin de fournir un abri adéquat aux personnes en quête de protection et de se conformer aux obligations internationales de la Belgique en matière de droits humains.
A ce jour, le gouvernement belge a été condamné près de 8.800 fois en justice pour ne pas respecter le droit d’asile. Fin janvier, la justice belge a autorisé les ONG à saisir une part des astreintes non payées par Fedasil.
Une crise de l’accueil, créée par le gouvernement belge
Le gouvernement belge a manqué à plusieurs reprises de fournir un hébergement adéquat aux demandeurs et demandeuses d’asile et a refusé d’augmenter le nombre de places d’accueil pour répondre à la capacité nécessaire. Ce faisant, les autorités ont créé une crise qui a laissé des milliers de demandeurs et demandeuses d’asile dormir dans le froid, en violation de leurs droits humains.
Des campements de fortune systématiquement démantelés et détruits sans solution
Le 19 octobre 2021, 50 personnes se sont vu refuser un abri alors qu’elles demandaient l’asile au centre d’enregistrement de Bruxelles. Elles ont alors commencé à camper à l’extérieur du centre. Depuis, des milliers d’autres personnes ont été abandonnées dans la rue après avoir demandé l’asile. Ils n’ont obtenu un abri qu’après plusieurs mois d’attente dans la rue, dans des camps de fortune ou des squats, ou encore dans des abris proposés par des organisations. Les autorités ont procédé à des expulsions forcées de demandeurs d’asile qui campaient dans la rue ou dans des squats, sans qu’aucune solution de relogement ne leur soit proposée. Dans au moins un cas, la police a détruit des tentes de fortune faites de carton et d’autres matériaux, installées près du centre d’enregistrement, laissant les personnes totalement sans abri. Plusieurs campements informels ont vu le jour à Bruxelles, notamment celui situé dans la rue des Palais, qui a servi d’abri à environ 1 000 personnes.
Des solutions temporaires apportées uniquement par la société civile
Actuellement, la souffrance des demandeurs d’asile sans ressources n’est allégée que grâce au travail inestimable des ONG, des activistes et d’autres organisations belges. Cependant, la capacité des organisations de la société civile est limitée. Bien que le gouvernement ait augmenté la capacité d’accueil de la Belgique, les mesures prises ont été trop lentes et insuffisantes pour résoudre une crise d’accueil qu’il a lui-même créée. Dès 2021, les organisations de la société civile ont averti qu’il fallait agir pour augmenter la capacité d’accueil, afin d’éviter que des personnes ne se voient refuser un abri. Malgré ces avertissements, le gouvernement n’a pas pris les mesures appropriées pour faire face à la situation.
Un dangereux mépris pour l’État de droit, les lois nationales et internationales
Des milliers de décisions de justice, y compris celles du Conseil d’État belge et de la Cour européenne des droits de l’homme, ont reconnu que les institutions belges avaient violé leur obligation d’aider de manière adéquate les demandeurs et demandeuses d’asile. En ne se conformant pas à ces décisions, le gouvernement a fait preuve d’un mépris choquant non seulement pour les droits des demandeurs et des demandeuses d’asile, mais aussi pour l’État de droit.