Dans la nuit du 6 au 7 juin, les autorités maltaises ont enfin autorisé le débarquement d’environ 425 personnes demandeuses d’asile, retenues sur quatre bateaux de tourisme au large des eaux territoriales de Malte. Ces personnes avaient été transférées sur des ferries affrétés par Malte – des navires privés utilisés pour le tourisme côtier – après avoir été secourues en Méditerranée centrale. Elles y étaient détenues de manière arbitraire pour une durée indéterminée dans des conditions inadaptées, pour certaines depuis plus d’un mois. Ce débarquement met fin à la situation difficile de ces personnes demandeuses d’asile sur les navires de tourisme.
Depuis avril 2020, Malte se sert du COVID-19 pour justifier sa décision de n’autoriser aucun débarquement de personnes secourues en Méditerranée centrale. À la suite de cette décision, plusieurs bateaux en détresse n’ont pas été secourus et les autorités maltaises ont décidé de transférer les personnes demandeuses d’asile secourues en mer sur des bateaux de tourisme, dans le but de contraindre les États membres de l’Union européenne à les réinstaller et à partager la responsabilité de leur porter assistance.
Après avoir été secourues lors de différentes opérations entre fin avril et mai, environ 425 personnes demandeuses d’asile étaient retenues sur quatre navires de tourisme appartenant à deux compagnies privées, Captain Morgan et Supreme Cruises, au large des eaux territoriales de Malte.
Bien que ces navires ne soient pas conçus pour répondre aux besoins des personnes secourues en mer et ne soient pas équipés pour de longs séjours, les autorités maltaises ont retenu de manière arbitraire les demandeurs·euses d’asile au large de leurs côtes, sans indiquer pour combien de temps. Elles n’ont fourni aucune justification à leur détention.
Privées de tout contact avec le monde extérieur, y compris avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), de toute possibilité de consulter des avocats et d’avoir accès à des informations, ces personnes ont été de facto privées de l’accès à l’asile et de tout recours utile permettant de contester leur détention arbitraire.