Rendons justice aux 43 étudiants disparus d’Ayotzinapa
La disparition des étudiants d’Ayotzinapa n’est pas un cas isolé au Mexique. Elle témoigne de l’une des plus graves crises des droits humains dans ce pays au cours des dernières décennies. Les autorités estiment à plus de 25 000 le nombre de personnes portées disparues depuis 2006 dans un contexte de lutte contre la criminalité, alimentant la perpétuation des violations des droits humains dans tout le pays.
Dans le cadre de cette enquête, 170 personnes ont été arrêtées dont des fonctionnaires de police et des membres présumés de gangs. Ils ont été inculpés pour les crimes d’enlèvement et de meurtre mais pas de disparitions forcées. Cependant, les dossiers juridiques ne sont pas accessibles et les avocats des victimes n’ont pas pu confirmer cette information.
Le 7 décembre 2014, les restes humains d’un des étudiants ont été identifiés par le groupe d’experts indépendants, mais on ignore toujours ce qu’il est advenu des 42 autres étudiants. Le 16 septembre 2015, les autorités ont informé les médias d’une nouvelle identification des restes humains d’un étudiant, Jhosivani Guerrero de la Cruz, information contredite le jour suivant par l’équipe argentine d’anthropologie médico-légale mandatée par la Commission interaméricaine des droits humains. Cette parade manquée souligne la cruelle tentative des autorités de montrer qu’ils agissent sur cette affaire en amont des un an de la disparition.
La Commission nationale des droits de l’homme a annoncé, le 15 avril 2015, qu’un témoin oculaire lui avait confirmé que des agents de la police fédérale et des agents de la police locale de la municipalité de Huitzuco (près d’Iguala, État de Guerrero) avaient été impliqués dans la disparition des étudiants d’Ayotzinapa. C’est l’une des pistes de l’enquête que le GIEI avait demandé au gouvernement d’examiner dès septembre 2015.
Action terminée