Le 31 mars, un tribunal militaire israélien a rejeté le recours formé par l’artiste de cirque palestinien Mohammad Faisal Abu Sakha contre sa détention sans procès. Le parquet militaire l’a de nouveau privé de son droit de contester sa détention en refusant de présenter la majorité des éléments à charge.
Le recours formé par l’artiste de cirque palestinien Mohammad Faisal Abu Sakha contre la décision de le placer pendant six mois en détention administrative a été rejeté par un juge militaire le 31 mars. La détention administrative permet aux autorités israéliennes de détenir des personnes sans inculpation ni procès, tout en les privant du droit de se défendre et de contester efficacement la légalité de leur détention, car les autorités cachent la majorité des éléments à charge à ces personnes et à leurs avocats. L’ordre de détention visant Mohammad Faisal Abu Sakha expirera le 13 juin 2016, mais il peut être renouvelé indéfiniment.
Lors de l’audience, le parquet militaire a maintenu que Mohammad Faisal Abu Sakha constituait une menace pour la sécurité car il s’était livré à des activités illégales avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, un parti de gauche interdit disposant d’une branche armée), sans pour autant fournir la moindre information quant à ces activités présumées.
Mohammad Faisal Abu Sakha et ses avocats se sont trouvés dans l’impossibilité de contester sa détention, étant donné qu’ils n’avaient pas accès aux éléments nécessaires pour assurer sa défense.
À la mi-mars, Mohammed Faisal Abu Sakha a été transféré de la prison de Megiddo, dans le nord d’Israël, à celle de Ketziot, dans la région du Néguev/Naqab (sud du pays). La détention de Palestiniens de Cisjordanie en Israël viole leurs droits au titre de la Quatrième Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, qui dispose que les détenus issus de la population d’un territoire occupé doivent être détenus sur ce territoire. Mohammed Faisal Abu Sakha a demandé à sa famille de remercier toutes les personnes qui se mobilisent en sa faveur, tout en exprimant à nouveau son inquiétude particulière pour les mineurs palestiniens détenus par les autorités israéliennes, notamment ceux souffrant d’un handicap mental ou physique. À l’École de cirque de Palestine à Beir Zeit, il dispense un enseignement spécialisé aux enfants ayant des difficultés d’apprentissage.