Exigez la libération des humanitaires Mustapha Djemali et Abderrazak Krimi

Mustapha Djemali et Abderrazak Krimi, deux défenseurs des droits des réfugié·es, sont détenus en Tunisie depuis mai 2024 pour avoir simplement effectué leur travail de défense des droits humains et leurs actions humanitaires.

Une répression ciblée contre la solidarité envers les réfugié·es

Depuis mai 2024, Mustapha Djemali, fondateur du Conseil tunisien pour les réfugiés (CTR), une organisation locale réputée travaillant en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), et Abderrazak Krimi, chef de projet au sein du CTR, sont injustement détenus en Tunisie. Leur arrestation s’inscrit dans une vague de répression visant à la fois les personnes réfugiées et migrantes et celles et ceux qui défendent leurs droits. Ces défenseurs des droits humains sont poursuivis sur la base d’accusations infondées liées à leur travail humanitaire, notamment l’organisation d’hébergement d’urgence pour des personnes réfugiées en grande précarité, à la demande du HCR. Leur détention arbitraire et l’accusation “ d’ aide à l’entrée et à l’hébergement de personnes en situation irrégulière » symbolise un climat inquiétant de stigmatisation et de criminalisation des actes de solidarité en Tunisie, où la défense des droits humains est de plus en plus attaquée.

Des conditions de détention contraires aux droits humains

Mustapha Djemali, 80 ans, souffre d’une maladie grave qui nécessite un traitement médical régulier. Depuis son arrestation, les autorités refusent de lui fournir les médicaments indispensables à sa santé et empêchent sa famille de les lui transmettre, mettant ainsi sa vie en danger. De son côté, Abderrazak Krimi n’a toujours pas reçu l’ordonnance médicale dont il a besoin pour être soigné. Au-delà de ces atteintes graves à leurs droits fondamentaux, les autorités ont gelé sans fondement leurs comptes bancaires ainsi que celui du Conseil tunisien pour les réfugiés, paralysant l’action de l’organisation. Leur détention, bien que présentée comme provisoire, a été prolongée à plusieurs reprises par un juge disposant pourtant d’un rapport d’expertise bancaire confirmant l’absence de toute irrégularité financière. Les propos discriminatoires tenus par ce magistrat lors des audiences renforcent les doutes sur son impartialité et sur le respect du droit à un procès équitable.

Les autorités doivent respecter leurs obligations internationales

Les poursuites engagées contre Mustapha Djemali et Abderrazak Krimi bafouent les engagements internationaux de la Tunisie. Fournir une aide humanitaire aux personnes réfugiées et demandeuses d’asile, y compris un hébergement d’urgence, ne constitue en aucun cas un crime au regard du droit international. En tant qu’État partie à la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et aux protocoles des Nations unies contre la traite des êtres humains et le trafic de migrant·es, la Tunisie a l’obligation de protéger les défenseur·es des droits humains et de leur permettre d’agir sans crainte de représailles. Les autorités doivent cesser de détourner le droit pour criminaliser la solidarité et garantir un environnement sûr pour celles et ceux qui œuvrent en faveur des droits des personnes les plus vulnérables.

Signez la pétition pour exiger la libération de Mustapha Djemali et Abderrazak Krimi, l’abandon de toutes les charges retenues contre eux et le respect des droits des défenseur·es des droits humains en Tunisie.

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