La Turquie doit cesser de renvoyer illégalement des réfugiés vers la Syrie
Le 9 octobre, la Turquie lançait une offensive militaire contre les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, appelée « Source de paix ». Cette incursion militaire a causé des ravages parmi les civils syriens. La Turquie et les groupes armés syriens qui lui sont affiliés se sont livrés à des attaques illégales dans des zones d’habitations, notamment contre les maisons, les commerces et au moins une école où s’étaient réfugiés des civils. Une fois de plus, les civils syriens ont été contraints de s’enfuir de chez eux et vivent dans la peur des bombardements effectués sans discernement de zones civiles avec des armes imprécises telles que des mortiers.
Amnesty International a également vérifié des récits de témoins et rapports médicaux afin de mettre en lumière les circonstances d’exécutions sommaires dont notamment l’embuscade tendue contre Hevrin Khalaf, responsable politique kurde, le 12 octobre par les combattants d’Ahrar al Sharqiya, un groupe qui appartient à l’Armée nationale Syrienne, soutenu par la Turquie. Le rapport médical atteste de multiples blessures par balle à la tête, au visage et dans le dos, ainsi que des fractures aux jambes, au visage et au crâne, et un arrachement de la peau du crâne et la perte de cheveux dus au fait qu’elle a été traînée par les cheveux. Tuer de sang-froid des personnes sans défense constitue un crime de guerre flagrant.
Plus de 100.000 personnes ont dû fuir leur habitation entre le 9 et 18 octobre et d’après les organisations locales et internationales d’aide humanitaire il est sérieusement à craindre que ces personnes déplacées ne reçoivent pas suffisamment de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux. Dans les camps pour personnes déplacées à l’intérieur du pays, la population dépend entièrement de l’aide humanitaire. Les organisations humanitaires internationales craignent que l’opération « Source de paix » puisse couper l’acheminement de l’aide aux populations déplacées et risque d’entraîner le déplacement de 300.000 personnes créant ainsi une catastrophe humanitaire.
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