Ayman Nasser : un défenseur des droits humains en détention administrative
Ayman Nasser, 48 ans, père de quatre enfants, est titulaire d’une licence en travail social et d’une maîtrise en socio-psychologie pédagogique de l’université al Qods, à Abou Dis (est de Jérusalem). Il travaille depuis 2008 pour Addameer, où il a débuté en tant que chercheur dans le service de documentation, et où il est devenu en 2015 coordonnateur du service juridique. D’après Addameer, il a représenté l’organisation dans de nombreuses coalitions locales de défense des droits humains, notamment la Coalition contre la torture et la Coalition contre la peine de mort. Il est également le président et l’un des fondateurs du centre culturel Handalah, dans le village de Saffa, créé en 1998 pour permettre aux jeunes du village de participer à diverses activités (danse, sport, activités artistiques et éducatives).
Ayman Nasser a passé sept années de sa vie dans des prisons et des centres de détention israéliens. De 1992 à 1997, il a purgé une peine de cinq ans d’emprisonnement prononcée par un tribunal israélien, qui l’a poursuivi pour de nombreuses infractions, y compris pour appartenance au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un parti politique de gauche doté d’une branche armée, interdit par Israël. Depuis sa libération, il a été arrêté à deux reprises : le 15 octobre 2012 (il a alors été condamné, après avoir accepté de plaider coupable contre une peine réduite, à 13 mois d’emprisonnement), et le 18 septembre 2014 (il a alors passé un an en détention administrative).
Depuis le mois d’octobre 2015, les violences en Israël et dans les TPO se sont considérablement intensifiées. Comme à l’occasion d’autres périodes de regain de tension dans les TPO, les autorités israéliennes ont riposté en se livrant à des arrestations massives et en prononçant de plus en plus d’ordres de détention administrative (y compris à l’encontre de mineurs, pratique à laquelle elles avaient cessé de recourir). D’après l’organisation palestinienne de défense des droits humains Addameer, en août 2018, 456 personnes étaient retenues en détention administrative sans inculpation ni jugement, dont deux mineurs et deux membres du Conseil législatif palestinien. Israël a également pris des mesures pour restreindre la liberté d’expression à l’intérieur du pays, en recourant à des manœuvres d’intimidation et à des campagnes de dénigrement visant des organisations de défense des droits humains et leur personnel.
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