Empêchez les mariages précoces au Burkina Faso

À l’âge de 13 ans, Maria (dont le prénom a été changé) a été forcée de se marier avec un homme de 70 ans qui avait déjà cinq épouses. Comme elle résistait, son père lui a dit : « Si tu ne vas pas rejoindre ton mari, je te tue. »

Dans tout le Burkina Faso, des milliers de jeunes femmes et de filles comme Maria sont soumises à des mariages précoces et forcés. Plus de la moitié des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. Certaines ont à peine 11 ans. Elles sont censées avoir autant d’enfants que le souhaite leur mari, quels que soient leurs souhaits personnels et même si une grossesse précoce pourrait mettre leur santé et leur vie en danger. Une fois mariées, nombre d’entre elles doivent faire la cuisine, le ménage, aller chercher de l’eau et travailler dans les champs, de l’aube jusqu’au crépuscule. Très peu ont la chance d’aller à l’école.

Certaines filles font tout ce qu’elles peuvent pour fuir un mariage forcé, malgré une pression énorme de la part de leur famille et de la société en général. Maria a marché pendant trois jours et parcouru près de 170 km pour trouver refuge dans un centre d’accueil pour jeunes filles.

Les mariages forcés et précoces sont interdits par la Constitution du Burkina Faso et par le droit international, mais les autorités continuent de fermer les yeux sur le problème.

"Aujourd’hui, une jeune fille qui grandit au Burkina Faso est en butte à de nombreux obstacles qui l’empêchent d’espérer et de réaliser ses rêves. Elle peut être mariée de force par sa famille et, même si elle peut obtenir un moyen de contraception, son partenaire peut refuser de l’utiliser ou ne pas l’autoriser à y avoir recours", a déclaré Alioune Tine, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

Le gouvernement du Burkina Faso doit faire respecter la loi et protéger les filles et les jeunes femmes contre les mariages forcés. Vous pouvez apporter votre aide en signant notre pétition.

Le droit burkinabè, notamment la Constitution, protège l’égalité des genres mais, dans la pratique, les mutilations génitales féminines, les mariages forcés et précoces ainsi que la violence domestique sont monnaie courante. Des femmes et des filles ont raconté à Amnesty International que, bien souvent, les décisions relatives aux grossesses et aux mariages sont prises par les hommes de la famille. De fait, au Burkina Faso, seules 17 % des femmes ont recours à la contraception et plus de 2 000 succombent à des complications liées à l’accouchement chaque année.

Le prochain gouvernement du Burkina Faso devra réviser la législation nationale pour résorber le nombre inquiétant de mariages précoces et veiller à l’application des lois interdisant ces mariages, en punissant notamment les familles qui marient leurs filles sans leur consentement, a déclaré Amnesty International en juillet. Les élections législatives ont eu lieu ce 29 novembre et le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est félicité du déroulement pacifique de celles-ci ainsi que la forte participation des femmes au processus électoral.

Avec 52 % des filles mariées avant 18 ans et près de la moitié d’entre elles déjà mères à cet âge, le Burkina Faso arrive en sixième position du classement des pays d’Afrique où le taux de mariages précoces est élevé.

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