Chili, le droit de manifester menacé

DES MANIFESTATIONS CONTRÔLÉES au Chili... Depuis le vendredi 18 octobre, des milliers de personnes manifestent à Santiago et dans d’autres régions du Chili contre un certain nombre de mesures adoptées durant plusieurs années et qui ont affecté la dignité et la qualité de vie d’une grande partie de la population. Le gouvernement du Président Piñera a répondu à ces manifestations en déclarant l’état d’urgence qui permet aux forces armées de surveiller et contrôler les manifestations et a instauré un couvre-feu dans la capitale et dans d’autres villes du Chili. ...ET DES PERSONNES TUÉES Le gouvernement chilien a fait savoir que jusqu’à présent, 18 personnes sont mortes dans le contexte des manifestations, de l’état d’urgence et du couvre-feu. Selon l’Institut national des droits humains (INDH), cinq de ces personnes sont mortes aux mains d’agents des forces de sécurité. L’INDH a également indiqué que près de 2 600 personnes ont été arrêtées, que 584 personnes ont été blessées et signalé d’autres graves violations des droits humains. Il est temps d’agir et d’exiger du Président Piñera une réponse aux demandes légitimes des manifestants, qu’il respecte celles et ceux qui exercent leur droit légitime à la liberté d’expression et de réunion pacifique en cessant notamment d’utiliser les forces armées pour contrôler les manifestations.

Quelques jours après l’annonce d’une augmentation des tarifs des transports publics à Santiago, capitale du Chili, des milliers de personnes se sont mobilisées pour demander un gel de l’augmentation et des solutions aux politiques récemment adoptées et qui ont fortement fragilisé des pans entiers de la société, portant atteintes aux droits économiques, sociaux et culturels des Chiliens.

Après plusieurs épisodes de violence dans les rues de la capitale, le gouvernement a décidé de suspendre les services de transport public et a déclaré l’état d’urgence le 18 octobre dernier. Le décret appelle le Commandement de défense nationale à contrôler les manifestations et instaure un couvre-feu dans la zone métropolitaine de Santiago et dans plusieurs autres villes.

Selon le Vice-Ministre de l’Intérieur, 15 personnes ont trouvé la mort dans des accidents violents lors des manifestations organisées dans le pays. Le 21 octobre, l’Institut national des droits humains (Instituto Nacional de Derechos Humanos, INDH) a signalé que plus de 1 400 personnes étaient détenues, dont 181 mineurs, et plus de 80 personnes ont été blessées par balle. Le 20 octobre, le Président Sebastián Piñera a appelé les partis politiques à se mettre d’accord sur une nouvelle loi qui mettrait un terme à l’augmentation des tarifs des transports publics, loi qui a été approuvée le 22 octobre. Les manifestants et les mouvements sociaux réclament des mesures importantes pour s’attaquer aux causes des inégalités. Les protestations se poursuivent encore aujourd’hui.

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