Un père de famille condamné pour complicité d’acte terroriste pour avoir aidé sa famille

Mise à jour du 28 mars 2018 : L’appel du jugement condamnant Ahmed pour complicité d’acte terroriste et entrée illégale sur le territoire dans le cadre d’une émeute aura lieu en septembre/octobre.

Ahmed est considéré comme complice d’un acte terroriste et a été condamné à 7 ans d’emprisonnement, suivis d’une expulsion avec interdiction de revenir en Hongrie pendant 10 ans, pour avoir utilisé un mégaphone pour appeler au calme lors d’affrontements à la frontière hongroise et avoir pris part à des jets de pierre. Comment un père de famille syrien, vivant à Chypre, s’est retrouvé en détention en Hongrie, accusé de terrorisme En août 2015, Ahmed quitte son foyer à Chypre pour aider ses parents âgés et six autres membres de sa famille à fuir la Syrie pour trouver refuge en Europe. Sa connaissance de l’anglais et du grec, ainsi que son statut de résident de l’Union européenne aideraient, pensait-il, à faciliter leur périple. Il aurait pu voyager en empruntant un itinéraire régulier, mais il est resté aux côtés de ses proches durant cette dangereuse traversée, car il était le seul de la famille à savoir nager. Un mois plus tard, ils se sont trouvés, comme des centaines de réfugiés, bloqués à la frontière serbo-hongroise après sa fermeture par la police. Des heurts ont éclaté lorsque des réfugiés ont tenté de passer. La police hongroise a réagi en utilisant du gaz lacrymogène et des canons à eau, blessant des dizaines de personnes. Des séquences filmées par les médias à l’époque montrent Ahmed en train d’utiliser un mégaphone appelant les réfugiés et les policiers au calme, mais lorsque les affrontements se sont intensifiés, Ahmed a pris part aux jets de pierre initiés (…)

Lors des heurts qui ont éclaté lorsque des réfugiés ont tenté de passer, des dizaines de personnes ont été arrêtées ce jour-là, notamment le père et sa mère d’Ahmed, qui est malvoyante. Les parents d’Ahmed et huit autres personnes ont été accusés d’« entrée illégale » et de participation à une « émeute ». Ils ont passé les huit mois suivants dans une prison hongroise et n’ont été relâchés qu’en juillet 2016.

Après leur libération, Ahmed et le reste de sa famille sont parvenus à se rendre jusqu’à Budapest. Dans une gare de cette ville, Ahmed a été pris pour cible, soumis à une arrestation violente et emmené, bien que ses parents aient supplié les policiers, leur disant qu’il avait leurs passeports. Il a été accusé d’« acte de terrorisme », ainsi que des mêmes faits que ceux qui avaient été reprochés à ses parents.

La situation d’Ahmed résulte de la convergence de l’attaque honteuse menée par le gouvernement hongrois contre les droits des migrants et des réfugiés, et de ses nouvelles mesures draconiennes de lutte contre le terrorisme.

En 2016, le gouvernement hongrois a modifié la Constitution et plusieurs lois afin d’accorder au Premier ministre un pouvoir quasiment illimité lui permettant de déclarer une « situation de menace terroriste ». Pour résumer, ces modifications autorisent les autorités hongroises à déclarer l’état d’urgence et à profiter de cette situation pour appliquer des mesures d’exception qui violeraient leurs obligations en matière de droits humains.

Le recours à des pouvoirs antiterroristes contre une personne impliquée dans des affrontements à la frontière est une démonstration absurde et terrifiante de la réaction disproportionnée de la Hongrie face à la crise des réfugiés.

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