Justice pour les victimes de meurtres et de viols de masse perpétrés par le M23 dans l’est de la RDC

Entre novembre et décembre 2022, des combattants du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, ont exécuté sommairement au moins 20 hommes et violé au moins 66 femmes dont 11 enfants, souvent des viols en réunion, principalement à Kishishe et Bambo, deux villages de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces agissements constituent des crimes de guerre et pourraient constituer des crimes contre l’humanité. De plus, les victimes de viol et les autres personnes ayant subi des attaques n’ont toujours pas reçu d’aide adaptée.

DES MEURTRES ET DES VIOLS DE MASSE

Des victimes et des témoins ont déclaré à Amnesty International qu’après avoir pris le contrôle de Kishishe, des groupes de combattants du M23 étaient allés de maison en maison, exécutant sommairement tous les hommes adultes qu’ils trouvaient et soumettant des dizaines de femmes à des viols, y compris des viols en réunion. Parmi les 13 femmes de Kishishe qui ont déclaré avoir été violées les 29 ou 30 novembre 2022, 12 ont déclaré que leur mari ou leurs fils adultes avaient été tués de sang-froid.

« Ils ont dit que nous faisions tous partie des FDLR. Ils ont écarté les hommes et les ont abattus, notamment mon mari et mes deux fils. Trois combattants du M23 m’ont conduite derrière l’église et m’ont violée à tour de rôle. J’ai cru que j’allais mourir. » - Une survivante, Kishishe, RDC

Les informations recueillies par Amnesty International semblent révéler que ces agissements s’inscrivaient dans le cadre d’une campagne menée par le M23 pour punir et humilier les civil·es soupçonné·es de soutenir des groupes armés rivaux, notamment les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et des groupes armés maï maï locaux.

ABSENCE D’AIDE NÉCESSAIRE

La plupart des femmes avec qui Amnesty International s’est entretenue ont déclaré avoir reçu des soins médicaux de base dans des établissements de santé locaux. Cependant, nombre d’entre elles ont déclaré avoir toujours des douleurs en raison des soins insuffisants. En outre, aucun soutien psychologique n’est disponible.

En décembre 2022, Amnesty International s’est entretenue avec un professionnel de santé qui a déclaré que le manque de ressources était critique. Selon lui, ils souffrent d’une pénurie de médecins, d’équipements médicaux et de fournitures médicales.

JUSTICE POUR LES VICTIMES DE CES CRIMES ATROCES

Peu de temps après les attaques, les autorités congolaises se sont engagées à faire tout leur possible pour s’assurer que justice soit rendue. Cependant, des mois se sont écoulés et aucune mesure n’a été prise pour enquêter efficacement sur les allégations de pratiques d’exécutions sommaires, de viols et d’autres crimes de droit international. L’incapacité des autorités à amener les responsables à rendre des comptes illustre un mépris total pour les victimes.

Signez la pétition et demandez aux autorités congolaises que justice soit rendue aux victimes de ces crimes odieux et de garantir qu’elles reçoivent les soins de santé adéquats ainsi qu’une aide humanitaire.

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