Chili. Mettez fin à l’interdiction totale d’avorter

Au Chili, tout avortement est interdit – même si votre vie est en danger, si vous avez été violée ou si le fœtus n’est pas viable. Celles qui en ont les moyens partent à l’étranger pour obtenir le traitement dont elles ont besoin. Celles qui sont dans l’impossibilité de voyager doivent avorter clandestinement, ce qui met leur vie en danger et les rend criminelles aux yeux de la loi chilienne. Dans le cas où des complications surviennent à la suite d’un avortement dangereux, se rendre dans un centre médical pour se faire soigner équivaut en réalité à prendre le risque d’être dénoncée aux autorités. Le Chili ne protège pas ses femmes et ses filles. Faire de l’avortement un crime bafoue leurs droits humains. Pourtant, l’avortement concerne de très nombreuses personnes. En 2012, les services de santé chiliens ont enregistré 30 434 cas d’avortement, dont 3 200 chez des adolescentes âgées de 10 à 19 ans. Mais aux vues de l’interdiction totale en vigueur, le nombre réel d’avortements est certainement bien plus élevé. Amnesty International appelle à la dépénalisation de l’avortement en toutes circonstances. Les gouvernements doivent éliminer toutes les sanctions pénales, qu’elles visent les femmes et les filles voulant interrompre leur grossesse, quelle qu’en soit la raison, ou le personnel de santé et les personnes assistant ou réalisant des interruptions volontaires de grossesse.

Ils doivent en outre fournir l’accès à des services d’avortements aux femmes et filles a minima :
quand une jeune fille est enceinte à la suite d’un viol, d’une agression sexuelle ou d’un inceste ;
si la grossesse menace sa vie ou sa santé physique/mentale ;
ou encore dans les cas de malformations foetales graves/mortelles.

Le 31 janvier 2015, la Présidente du Chili, Michelle Bachelet, a introduit un projet de loi devant le Congrès. Celui-ci aurait pour effet, s’il venait à être voté, de non seulement lever l’interdiction totale d’avorter, mais aussi de garantir l’accès à des avortements sûrs dans les cas où la vie de la femme ou de la fille est en danger, lorsque le fœtus n’est pas viable ou lorsque la grossesse est le résultat d’un viol.

Le Congrès débat de ce projet de loi en ce moment même. Bien que celui-ci ne réponde pas en tous points aux standards internationaux, c’est un premier pas très important pour assurer la protection des femmes et des filles au Chili. Nous exhortons dès lors le Congrès national à l’approuver.
Agissez maintenant ! Demandez au Chili de changer sa loi sur l’avortement.

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