Stop à la campagne de répression contre les ONG en Inde

AMNESTY INDE DANS LE VISEUR DU GOUVERNEMENT Le 25 octobre 2018, Amnesty Inde a subi pendant 10 heures une descente menée par des agents de la Direction de la répression des fraudes, un organe d’investigations financières du ministère des Finances. Ils ont verrouillé les portes après être entrés dans les locaux et ont ordonné aux membres du personnel d’Amnesty Inde de ne pas quitter les lieux, d’éteindre leurs ordinateurs et de ne pas utiliser leurs téléphones portables. « La descente effectuée aujourd’hui par la Direction de l’application dans nos locaux montre que les autorités traitent actuellement les organisations de défense des droits humains comme des entreprises criminelles, en utilisant des méthodes brutales qu’on trouve fréquemment dans les États répressifs. Notre personnel subit des manœuvres de harcèlement et d’intimidation », a déclaré Aakar Patel, directeur exécutif d’Amnesty International Inde. La plupart des documents qui ont été demandés lors de cette opération étaient déjà à la disposition du public ou avaient déjà été transmis aux autorités gouvernementales concernées. À la suite de la descente, avant que l’enquête soit complète ou des charges retenues, une campagne de diffamation a été lancée sur les réseaux sociaux et dans les organes de presse pro-gouvernementaux, qui s’opposent depuis longtemps aux actions de l’organisation en faveur du respect des droits humains. Le Premier Ministre essaie inlassablement de ternir la réputation d’Amnesty (…)

Amnesty Inde travaille inlassablement pour faire progresser la situation des droits humains dans le pays, notamment au moyen d’initiatives concernant l’éducation aux droits humains et de campagnes pour mettre fin aux discriminations, aux homicides illégaux, à la violence contre les femmes et aux atteintes envers les communautés indigènes commises par des entreprises. Au cours des six dernières années, 4,5 millions d’actions ont été entreprises par des habitants pour soutenir le travail d’Amnesty dans le pays.

Alors que de plus en plus suivent cette voie et se mobilisent pour revendiquer leur soif de démocratie et pour promouvoir davantage de justice et d’égalité en Inde, le gouvernement de Narendra Modi tente continuellement de piller ces valeurs et d’anéantir ces revendications. Dans le cadre de cette “chasse aux sorcières”, Amnesty et Greenpeace Inde sont toutes les deux dans le radar du gouvernement indien, et sont les dernières cibles en date des attaques de ce dernier à l’encontre de la société civile.

Ironiquement, la descente dans les locaux d’Amnesty Inde n’a eu lieu que quelques jours après l’élection de l’Inde au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, dont les membres sont tenus de « respecter les plus hautes normes internationales ». À cette occasion, le Premier ministre Narendra Modi avait écrit sur Twitter : « Pour nous, les droits humains [et] leur protection ne sont pas de simples formules. Ils sont des articles de foi, que nous veillons continuellement à respecter. À chaque fois que des droits humains fondamentaux ont été supprimés, comme pendant l’état d’urgence, le peuple d’Inde s’est battu inlassablement [et] a fait en sorte que la démocratie et les droits humains prévalent. »

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