Besoin de protection ? Un choix cruel offert par Israël

Israël a déporté illégalement plus de 4 500 demandeurs d’asile érythréens et soudanais depuis 2013, et plus encore sont actuellement en danger d’être expulsés de force du pays. Un système d’asile délibérément dysfonctionnel Le taux de protection accordé par les autorités israéliennes aux personnes originaires d’Erythrée et du Soudan avoisine les 0,5%. En octobre 2017, les autorités ont annoncé qu’elles commenceraient à renvoyer des ressortissants des ces deux pays vers un « pays tiers » situé en Afrique qui avait accepté de les accueillir - ce pays n’a pas été nommé mais il semble qu’il s’agirait de l’Ouganda ou du Rwanda. Cependant, le gouvernement israélien n’a pas pu confirmer quels pays avaient accepté de coopérer dans le cadre d’accords d’immigration. En avril, la Cour suprême a ordonné la suspension de toutes les expulsions de ressortissants soudanais et érythréens. Des transferts cruels et illégaux Les autorités israéliennes continuent cependant à renvoyer ces personnes vers des pays tiers sur la base du “volontariat”, dans la continuité de pratiques mises en place depuis 2013. Ces transferts ne répondent pas aux critères du volontariat. Des représentants des autorités israéliennes ont donné aux personnes expulsées des documents et les ont assurées verbalement qu’elles allaient recevoir en Ouganda un permis de séjour les autorisant à travailler et les protégeant contre un renvoi forcé dans leur pays d’origine. Le gouvernement ougandais a toutefois (…)

Un système d’asile délibérément dysfonctionnel

Pour des milliers de personnes d’Érythrée et du Soudan qui ont quitté leurs maisons pour trouver la sécurité, les chances de trouver une protection en Israël sont en réalité proche de zéro. Le système d’asile israélien est intentionnellement dysfonctionnel et inaccessible et la politique israélienne consistant à utiliser les menaces de détentions combinées à une législation oppressive et une rhétorique raciste et xénophobe par les agents du gouvernements conduisent les demandeurs d’asile à n’avoir d’autres choix que celui de quitter le pays.

Des retours qui violent le droit international

Avant la décision de la Cour Suprême, les autorités israéliennes ont tenté de déporter les demandeurs d’asile érythréens et soudanais par la force, vers des pays tiers en Afrique, dont l’Ouganda. Aux termes de la procédure pour l’expulsion vers des pays tiers, mise en place par le gouvernement en janvier, ceux qui acceptaient de partir se voyaient remettre environ 2 800 euros et un billet, pour rentrer dans leur pays d’origine ou se rendre dans un « pays tiers » non cité. Ceux qui refusaient pouvaient être détenus pour une durée indéterminée. Le gouvernement israélien affirme que ce programme favorise les « départs volontaires » des « infiltrés ». Confrontés à ce choix, beaucoup ont décidé de quitter Israël “volontairement”.

Amnesty International a établi l’existence de transferts qui ne répondent pas aux critères du volontariat et sont cruels et illégaux. Des représentants des autorités israéliennes ont donné aux personnes expulsées des documents et les ont assurées verbalement qu’elles allaient recevoir en Ouganda un permis de séjour les autorisant à travailler et les protégeant contre un renvoi forcé dans leur pays d’origine. Le gouvernement ougandais a toutefois systématiquement nié l’existence d’un accord relatif à l’accueil de personnes expulsées d’Israël, niant implicitement la présence de demandeurs d’asile venant d’Israël sur son territoire et refusant de reconnaître toute obligation à leur égard.

Une fois en Ouganda, les demandeurs d’asile expulsés d’Israël interrogés par Amnesty International ont indiqué qu’ils s’étaient aperçus que les promesses des autorités israéliennes étaient creuses. Au lieu d’obtenir un permis de séjour, ils se sont retrouvés coincés en situation irrégulière, risquant d’être placés en détention, sans possibilité de travailler et exposés au risque d’un retour forcé dans leur pays d’origine, en violation du principe de « non-refoulement » (principe en vertu duquel une personne ne peut être renvoyée vers un pays où elle risquerait d’être persécutée ou de subir d’autre violations de ces droits humains - ou vers un pays qui ne pourrait pas les protéger de tels retours).

Taux de protection des Érythréens et des Soudanais

Sur plus de 15 000 personnes originaires d’Érythrée et du Soudan qui cherchent une protection en Israël, seul 11 d’entre eux ont obtenu l’asile.

Bien que le gouvernement israélien affirme que les demandeurs d’asile originaires de l’Érythrée et du Soudan sont des « migrants économiques », la plupart des ressortissants de ces pays demandent à être protégés de persécutions et d’autres graves atteintes aux droits humains. Le taux de réponses positives aux demandes d’asile atteint 90 % pour les ressortissants érythréens et 55% pour les Soudanais dans les États membres de l’Union européenne, tandis qu’il est inférieur à 0,5 % en Israël.

Les demandeurs d’asile érythréens et soudanais ont le droit de rester en Israël en attendant que leur demande d’asile soit traitée complètement et de manière juste. Israël est tout à fait capable d’assurer une protection internationale à ceux qui en ont besoin, plutôt que d’en transférer la responsabilité vers d’autres pays, tels que l’Ouganda qui accueille déjà plus une large part de la population mondiale de réfugiés.

Les autorités Israéliennes doivent mettre fin immédiatement aux déportations, forcées ou volontaires, des demandeurs d’asile érythréens et soudanais et leur assurer un accès à une procédure d’asile juste et efficace en Israël.

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