La terre se réchauffe, nos droits sont menacés

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Alors que les tempêtes tropicales, les inondations ou encore les vagues de chaleur intense se multiplient, les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles et récurrents.

Le changement climatique est une affaire de droits humains : c’est notre affaire à tou·te·s. Si nous ne faisons rien, ses effets risquent d’empirer et nous affecteront de plus en plus dans notre quotidien, et celui des générations futures.

Les émissions de gaz à effet de serre ont atteint un niveau sans précédent, et bien que cela n’ait rien de nouveau, les mesures prises par ceux·celles qui nous gouvernent demeurent insuffisantes. Dans le même temps, les effets négatifs continuent de se faire sentir et les prévisions scientifiques sont de plus en plus alarmantes.

Nous sommes tou·te·s concerné·e·s : il est temps d’agir, ce sont nos droits fondamentaux qui sont en jeu. Les États doivent prendre des mesures concrètes pour atténuer les effets du changement climatique !

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Inondations en Belgique © Valentin Bianchi / Hans Lucas via AFP

Qu’est-ce que le changement climatique ?

La planète a toujours évolué au fil des ères géologiques ce qui a généré des fluctuations de la température moyenne mondiale. Pourtant, on parle aujourd’hui de changement climatique parce que la période de réchauffement actuelle est plus rapide que les précédentes.

La cause : les activités humaines, comme par exemple la combustion d’énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) ou l’exploitation des terres pour l’agriculture, ont libéré la plus grande partie de ce qu’on appelle les gaz à effet de serre, qui sont des gaz retenant la chaleur. Aujourd’hui, les émissions de gaz à effet de serre ont atteint le niveau de plus élevé des 800 000 dernières années.

Le problème : ces émissions modifient le climat à une vitesse trop rapide pour que les organismes vivants puissent s’y adapter.

Les conséquences : une hausse des températures, mais pas seulement. Le changement climatique génère des événements météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents et intenses, une élévation du niveau des océans ou encore des changements de la faune et de son habitat.

Lutter contre le dérèglement climatique, c’est donc notre affaire à tou.te.s. Dans la pratique, le changement climatique risque d’impacter durablement notre quotidien et notre bien-être. Il ne s’agit pas seulement de protéger l’environnement : c’est une grande partie de nos droits fondamentaux qui sont en jeu.

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Quels droits humains sont menacés par la crise climatique ?

  • Droit au logement : en moyenne, 20,88 millions de personnes ont été déplacées chaque année de force au sein de leur pays à la suite d’événements météorologiques extrêmes entre 2008 et 2018.
  • Droit à l’alimentation et à l’eau : le réchauffement climatique pourrait faire augmenter de 20% la faim et la malnutrition d’ici à 2050. Une augmentation de 2°C de la température mondiale pourrait mener à 1 milliard de personnes souffrant d’une sévère diminution de leurs ressources en eau.
  • Droit à la vie  : le changement climatique a des effets dévastateurs qui menacent la sécurité et la vie de milliards de personnes. Des tempêtes, inondations ou encore incendies ont déjà emporté la vie de milliers de personnes. Le changement climatique est susceptible de causer la mort d’environ 250 000 personnes par an entre 2030 et 2050 du fait de la malaria, de la malnutrition ou encore du stress thermique.
  • Droit à la santé : les causes et effets du changement climatique favorisent notamment l’émergence et la propagation de maladies infectieuses qui pourraient se convertir en épidémies ou pandémies. Par exemple, des pluies plus fréquentes et plus intenses dans certaines régions sont susceptibles de favoriser la reproduction et la survie de moustiques vecteurs de maladies comme la malaria.
  • Droit à un environnement sûr, sain et durable : le climat est indispensable pour notre santé, notre bien-être et notre vie. C’est une composante majeure de notre droit à un environnement sûr, sain et durable, c’est-à-dire un environnement qui ne soit pas toxique et dans lequel nous bénéficions d’un air propre, d’une production de nourriture saine et durable, ainsi que d’un accès à une eau potable. Les activités humaines qui sont à la source de la crise climatique affectent la qualité des sols pour la production de nourriture, polluent l’air et l’eau, et dégradent de manière globale les écosystèmes. Les hausses de température pérennisent ces tendances, nous privant petit à petit d’un environnement sûr, sain et durable.

Plus largement, le changement climatique risque de renforcer les inégalités puisque certains groupes risquent d’être plus fortement affectés que d’autres.

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Le changement climatique aggrave les inégalités :

  • Entre les pays développés et les pays en développement : les petits Etats insulaires et les pays les moins développés sont et seront les plus affectés. Par exemple, les habitants des Îles Marshall ont déjà vécu plusieurs inondations et tempêtes dévastatrices qui ont détruit leurs maisons et moyens de subsistance.
  • Entre différents groupes ethniques et classes sociales : les classes les plus pauvres seront les plus affectées car elles sont susceptibles de vivre ou de travailler dans des zones où l’air est plus toxique (par exemple : zones industrielles).
  • Entre les genres : les femmes et filles sont et seront affectées de manière disproportionnée du fait qu’elles sont plus marginalisées et désavantagées dans beaucoup de pays.
  • Entre les générations : les futures générations qui connaîtront les pires effets : les enfants et les jeunes sont susceptibles d’être les plus touchés.
  • Entre les populations : les communautés indigènes sont parmi les communautés les plus affectées car elles vivent souvent dans des territoires aux écosystèmes fragiles.

D’autres liens utiles :

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Une jeune femme et son enfant déplacés en raison de fortes pluies en Somalie © LUIS TATO/AFP via Getty Images

« Vous dites aimer vos enfants plus que tout au monde, et pourtant, vous les privez de leur avenir devant leurs propres yeux. »
Greta Thunberg, militante sur le climat et fondatrice de l’organisation Climate School Strike

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Des habitant·e·s d’un village dans le lit d’une rivière asséchée à Satkhira, au Bangladesh. Le Bangladesh est l’un des pays continentaux les plus exposés au changement climatique ©Zakir Hossain Chowdhury. Getty Images

Qui sont les personnes les plus touchées par le changement climatique ?

Le changement climatique nous nuit à toutes et à tous et continuera de nous nuire si les gouvernements n’agissent pas. Cependant, ses conséquences seront selon toute probabilité plus prononcées pour certains groupes, par exemple les populations qui sont déjà vulnérables, désavantagées et victimes de discrimination. Cela concerne notamment :

Les personnes vivant dans des pays en développement, particulièrement dans des pays côtiers ou de petits États insulaires

À l’échelle nationale, les personnes vivant dans des pays moins riches, particulièrement les petits États insulaires de faible altitude, et dans les pays moins développés seront, et sont déjà, parmi les plus affectées par le changement climatique. Ce sont souvent les personnes qui contribuent le moins au changement climatique qui en subissent le plus les conséquences.

Cela s’explique non seulement par le fait qu’elles sont plus exposées aux catastrophes climatiques, mais également par des facteurs politiques et socioéconomiques sous-jacents qui amplifient les répercussions de ces phénomènes. En particulier, du fait des conséquences durables du colonialisme, et surtout de la répartition inégale des ressources entre les pays qui en a découlé, les pays à faible revenu ont plus de mal à s’adapter aux effets néfastes du changement climatique.

Depuis 1959, le Pakistan représente 0,4 % des émissions produites, mais il fait partie des régions du monde les plus menacées par le changement climatique, selon les conclusions conjointes de la Banque mondiale et de la Banque asiatique de développement. Les inondations de 2022 ont causé à elles seules au moins 1 600 morts et coûté 10 milliards de dollars des États-Unis.

Les populations souffrant de racisme environnemental

Les effets du changement climatique et de la pollution liée aux carburants fossiles suivent également la trajectoire de l’origine ethnique et des différentes classes sociales lorsque les politiques environnementales sont discriminatoires envers les personnes de couleur et d’autres personnes victimes de discrimination ethnique, religieuse ou linguistique, ou les excluent des postes de direction au sein du mouvement de défense de l’environnement.

En Amérique du Nord, ce sont principalement les personnes de couleur appartenant aux populations les plus pauvres qui sont obligées de respirer un air toxique, car elles sont plus susceptibles de vivre près de centrales électriques ou de raffineries. Elles présentent de plus hauts taux de maladies respiratoires et de cancers. Les personnes d’origine afro-américaine sont trois fois plus susceptibles de mourir de la pollution de l’air que la population américaine moyenne.

Les femmes et les filles marginalisées

Les femmes sont souvent cantonnées à des fonctions et des emplois qui les rendent plus dépendantes des ressources naturelles. Comme elles se heurtent à des obstacles pour accéder à des ressources financières ou techniques ou qu’elles ne sont pas autorisées à détenir des terres, elles sont moins en mesure de s’adapter au changement climatique. Cela signifie qu’elles sont plus exposées aux conséquences des phénomènes climatiques, puisqu’elles sont moins en mesure de s’en protéger et auront plus de difficultés à s’en remettre.

Les enfants

Les enfants et les jeunes en souffrent déjà en raison de leurs besoins métaboliques, physiologiques et développementaux. Cela implique, par exemple, que les déplacements forcés qui affectent tout un éventail de droits - du droit à l’eau, à l’assainissement et à l’alimentation au droit à un logement convenable, à l’éducation et au développement - toucheront probablement de manière plus grave les enfants.

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Des femmes massaïs participent à une grève mondiale pour le climat organisée par Fridays for future, pour exiger des réparations et une véritable action des dirigeants mondiaux ©TONY KARUMBA/AFP via Getty Images

Qu’est-ce que la justice climatique ?

Le terme « justice climatique » est utilisé par les mouvements sociaux et les organisations de la société civile pour mettre en évidence les implications de la crise climatique en termes de justice, et la nécessité d’élaborer des politiques justes pour faire face au changement climatique.

Les démarches fondées sur la justice climatique se concentrent sur les causes fondamentales de la crise climatique et sur la façon dont les changements climatiques amplifient les inégalités qui existent entre les États et dans les pays. Les revendications en matière de justice climatique se fondent sur la nécessité absolue de redresser ces déséquilibres et ces injustices, en commençant par orienter l’action pour le climat en s’appuyant sur les perspectives, le savoir et les demandes des groupes et communautés les plus touchés par la crise climatique.

Afin d’obtenir la justice climatique, les inégalités et injustices liées au genre, au handicap ou à l’appartenance ethnique, raciale, de classe ou générationnelle doivent être éliminées.

Lutter contre le changement climatique : que faire ?

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Manifestation climat à Bruxelles © Brian May/Amnesty International

Demander aux politiques d’agir pour nous protéger de la crise climatique

Les États ont l’obligation de nous protéger contre les effets négatifs du changement climatique. Ils doivent donc prendre les mesures les plus ambitieuses possibles pour réduire et éviter les émissions de gaz à effet de serre le plus rapidement possible. En particulier, les pays les plus riches doivent agir plus rapidement : les pays du G20 sont responsables de 78% des émissions annuelles globales.

Concrètement, Amnesty International appelle les Etats à faire tout leur possible pour empêcher la hausse des températures d’atteindre 1,5°C, notamment :

  • En réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre à zéro d’ici à 2050
  • En cessant d’utiliser des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), dans les plus brefs délais
  • En mettant en oeuvre des politiques climatiques ambitieuses qui soient respectueuses des droits humains et qui contribuent à réduire les inégalités
  • En travaillant ensemble pour lutter contre le dérèglement climatique : les Etats riches doivent notamment assumer leur responsabilité historique et aider les Etats disposant de moins de ressources
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Raffinerie de pétrole © Getty

Exiger des entreprises qu’elles fassent baisser les émissions de gaz à effet de serre

Les entreprises ont elles aussi leur part de responsabilité dans le combat contre le changement climatique. Elles ont l’obligation de respecter les droits humains et doivent prévoir des mesures afin d’éviter et d’atténuer au maximum les émissions de gaz à effet de serre.

Les producteurs d’énergies fossiles ont été les principaux responsables du changement climatique, et le sont toujours. Des études montrent que 100 entreprises productrices d’énergies fossiles sont responsables de 71% des émissions de gaz à effet de serre depuis 1988. Ces entreprises ont agi en toute connaissance de cause sans prendre de mesures pour tenter d’atténuer les effets nocifs de leurs activités et ont mené des campagnes de désinformation.

Amnesty International appelle les entreprises à :

  • Évaluer les conséquences de leurs activités sur les droits humains et à prendre des mesures pour remédier aux atteintes de droits humains qu’elles causent ou auxquelles elles contribuent
  • Mettre en place des mesures pour minimiser les émissions de gaz à effet de serre et à rendre publiques les informations concernant leurs émissions et les mesures prises pour les limiter

Nous avons créé une affiche-manifeste : Le Dazibao Climat

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Comment les gouvernements et les entreprises doivent agir pour agir contre la crise climatique ?

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COP28 à Dubaï aux Emirats arabes unis
COP28 à Dubaï aux Emirats arabes unis

COP28, des résultats mitigés

La COP28, qui s’est achevée à Dubaï après 14 jours de négociations, a engendré des résultats mitigés face aux enjeux liés aux défis climatiques et les droits humains dans le monde.

Global Stocktake
Le Global Stocktake est une évaluation quinquennale des progrès réalisés par les pays parties dans la lutte contre le changement climatique par rapport aux objectifs fixés par l’Accord de Paris en 2015. Lors de cette évaluation à la COP28, les pays parties ont convenu de "se détourner des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques". Cet accord, le “Consensus des Émirats arabes unis”, est une première dans les négociations climatiques mondiales puisqu’un lien direct est fait entre les combustibles fossiles et la crise climatique.
Toutefois, cet accord reste faible, donnant à l’industrie des combustibles fossiles une large marge de manœuvre, autorisant des pratiques polluantes et menaçant les droits humains. De plus, les engagements financiers sont largement insuffisants par rapport aux financements nécessaires, particulièrement pour les communautés marginalisées les plus menacées par la crise climatique.

Loss and Damage Fund
Le Loss and Damage Fund, ou Fonds pour les Pertes et Préjudices en français, est un fond créé dans le cadre de la COP27 pour aider les pays les plus vulnérables à faire face aux dommages irréparables et aux pertes résultant de la crise climatique.

Durant la COP28, un accord concernant son fonctionnement et son financement a été atteint, ce sera la Banque mondiale, qui sera chargée de gérer le fond. Cependant, la manière avec laquelle elle va le gérer reste encore inconnue. Aussi, les financements proposés sont nettement insuffisants par rapport aux besoins.

Crise climatique et droits humains
Le texte final de la COP28 vise à maintenir le réchauffement mondial en dessous de 1,5˚C, mais ne spécifie pas comment atteindre cet objectif. De plus, les engagements actuels sont insuffisants pour éviter une augmentation de 2,9˚C d’ici la fin du siècle, qui aurait des conséquences dévastatrices sur l’environnement et les droits humains.

Droits humains aux Émirats arabes unis
La participation civile à la COP a été largement restreinte et l’exercice du droit à la liberté d’expression particulièrement limité. Les nombreux prisonniers d’opinion sont restés en prison. Pire, un nouveau procès a été lancé durant la COP, à l’encontre des opposants aux pouvoirs, souvent des prisonniers d’opinion injustement détenus, ce procès ayant pour but de prolonger leurs peines. Parmi eux, se trouvait Ahmed Mansoor., le dernier défenseur des droits humains aux EAU, détenu depuis 2017.

COP29
Malgré les préoccupations liées aux droits humains, l’Azerbaïdjan, un État pétrolier autoritaire, accueillera la prochaine COP. Cela survient alors que l’augmentation des températures moyennes mondiales atteint environ 1,4°C, approchant la limite critique des 1,5°C, soulignant l’urgence d’une réussite de la COP29.

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