La mort de l’archevêque Desmond Mpilo Tutu laisse un grand vide dans le combat pour les droits humains et la liberté dans le monde. Il a consacré sa vie entière à lutter pour un monde où tous seraient libres de faire valoir et exercer leurs libertés, sans subir de préjugés ni de persécutions en raison de leur identité.
« Le monde perd un défenseur des droits humains zélé. L’archevêque Desmond Tutu a refusé de rester inactif et de regarder l’injustice s’abattre sur le peuple sud-africain sous la coupe du gouvernement de l’apartheid, à une époque où il était risqué de se dresser contre le régime. Il a également défendu les peuples opprimés ailleurs dans le monde, s’exprimant toujours en faveur de leur liberté », a déclaré Deprose Muchena, directeur du programme Afrique de l’Est et Afrique australe à Amnesty International.
La mort de l’archevêque Desmond Mpilo Tutu laisse un grand vide dans le combat pour les droits humains et la liberté dans le monde
On se souviendra de sa mobilisation pour le peuple opprimé d’Afrique du Sud pendant la ségrégation et l’oppression des Noirs sous le régime de l’apartheid, qui leur refuse des droits fondamentaux tels que la liberté d’association, de mouvement et de réunion.
L’archevêque Desmond Tutu fut un fervent partisan du travail d’Amnesty International en faveur des droits humains. Il a soutenu la campagne sur le Traité sur le commerce des armes, un traité international qui fixe des règles mondiales solides en vue de stopper le flux d’armes, de munitions et d’articles connexes à destination de pays lorsque l’on sait qu’ils seront utilisés pour commettre ou faciliter un génocide, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et des violations graves des droits humains.
Desmond Tutu a également fait campagne avec Amnesty International en août 2012 en faveur de la libération des prisonniers politiques en Birmanie, dont Aung San Suu Kyi.
« L’archevêque Desmond Tutu a consacré sa vie à garantir la justice pour tous. Il appelait de ses vœux un monde où tous coexisteraient dans la paix et l’harmonie, sans aucun préjugé. Il est l’archétype du combattant altruiste des droits humains. »
« L’archevêque Desmond Tutu a refusé de rester inactif et de regarder l’injustice s’abattre sur le peuple sud-africain sous la coupe du gouvernement de l’apartheid »
Il a également collaboré avec Amnesty International pour défendre les droits des personnes LGBTI et soutenu la campagne de l’organisation contre la peine de mort, faisant pression sur les pays qui maintenaient ce châtiment afin qu’ils renoncent à cette pratique cruelle et inhumaine.
« L’archevêque Desmond Mpilo Tutu lègue un héritage remarquable en termes de droits humains. C’est à nous de continuer là où il s’est arrêté, d’exiger davantage de nos gouvernements et de créer des sociétés respectueuses des droits humains. »
Complément d’information
- L’archevêque Desmond Mpilo Tutu est né à Klerksdorp le 7 octobre 1931 ; il déménage par la suite à Johannesbourg à l’âge de 12 ans avec ses parents.
- Il étudie la théologie au King’s College, au Royaume-Uni, dans les années 1960 et devient par la suite archevêque.
- En 1978, il est nommé secrétaire général du Conseil des Églises d’Afrique du Sud.
- Il devient évêque de Johannesbourg en 1985, puis archevêque du Cap en 1986, la plus haute fonction au sein de la hiérarchie de l’Église anglicane en Afrique du Sud.
- Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1984.
- Il est nommé parrain de la Campagne mondiale contre la collaboration militaire et nucléaire avec l’Afrique du Sud en 1994.
- En 1995, le président Nelson Mandela le nomme à la tête de la Commission vérité et réconciliation, mise en place pour enquêter sur les violations flagrantes des droits humains perpétrées sous le régime de l’apartheid.
- Lors de la guerre de Gaza de 2008-2009, il qualifie l’offensive israélienne de « crimes de guerre ».
- Il se retire de la vie publique en octobre 2010, mais continue de prendre position en faveur de la justice sociale, de la liberté et des droits fondamentaux.
- En septembre 2012, il demande que l’ancien président des États-Unis George W. Bush et l’ancien Premier ministre du Royaume-Uni Tony Blair répondent devant la Cour pénale internationale de leur rôle dans la guerre en Irak.
- Depuis qu’il s’était retiré, Desmond Tutu poursuivait ses activités de militant mondial sur des questions touchant à la démocratie, la liberté et les droits humains.