« L’appel du 21 mars 2024 à un cessez-le-feu aurait dû intervenir il y a déjà fort longtemps et reste une mesure insuffisante au regard des horreurs que subissent les civil·e·s palestiniens depuis six mois. Plus de 32 000 personnes ont été tuées par la campagne militaire impitoyable et aveugle menée par Israël, plus de mille enfants ont subi une amputation, des quartiers et villes ont été entièrement réduits en cendres, le système de santé est presque entièrement détruit et une famine imminente provoquée par Israël menace maintenant. Tout cela aurait pu être évité et empêché si un cessez-le-feu de toutes les parties avait été convenu avant. Ce qui se passe à Gaza est une catastrophe humanitaire d’origine humaine et les responsables de tous les crimes de droit international commis doivent être amenés à rendre des comptes, a déclaré Eve Geddie, directrice du Bureau d’Amnesty International auprès des institutions européennes.
« Le Hamas et d’autres groupes armés doivent être tenus responsables des crimes de guerre qu’ils ont commis le 7 octobre 2023, y compris des prises d’otages, et des tirs de roquettes illégaux qui se poursuivent, mais les appels à l’obligation de rendre des comptes doivent être cohérents et les responsabilités ne peuvent être occultées. En ne mettant pas en cause Israël pour sa responsabilité dans les graves violations du droit international commises, le Conseil européen envoie un message d’impunité et contribue à la catastrophe à Gaza. La situation catastrophique a été en partie exacerbée par le fait que certains États ont discrédité l’UNRWA et ont coupé le financement pourtant vital qu’ils lui versaient, privant des personnes de nourriture et d’eau potable, alors qu’elles subissent des bombardements menés au moyen d’armes et de munitions exportées par certains États membres de l’UE à Israël.
« L’Union européenne et ses États membres doivent prendre des mesures concrètes et tangibles pour empêcher le génocide des Palestiniens et Palestiniennes à Gaza. Ils doivent rétablir pleinement le financement de l’UNRWA et mettre fin à toutes les exportations d’armes et de munitions à Israël. Un examen complet du respect par Israël de ses obligations en matière de droits humains doit être mené. Ils doivent également reconnaitre les causes profondes du conflit et appeler à la fin de l’apartheid imposé par Israël aux Palestiniens et Palestiniennes et à la fin de l’occupation. »
Complément d’information
C’est la première fois, depuis le début du conflit en octobre 2023, que l’UE appelle au cessez-le-feu.
Le Conseil européen a également fait part de sa préoccupation concernant la situation humanitaire catastrophique à Gaza et ses conséquences disproportionnées pour les civil·e·s, et particulièrement les enfants, et quant à la menace imminente de famine, et a appelé à l’ouverture de plus de voies terrestres vers Gaza. Il a, en outre, mis en garde contre une invasion de Rafah par Israël et a souligné le rôle important de l’UNRWA dans la région. Enfin, il a insisté sur l’importance de respecter et de mettre en œuvre la décision du 26 janvier 2024 de la Cour internationale de justice et a appelé à l’obligation de rendre des comptes pour les violations du droit international.
Depuis le début du conflit, Amnesty International demande la libération immédiate de tous les otages civils retenus en captivité par le Hamas et d’autres groupes armés, ainsi que la libération des personnes palestiniennes détenues arbitrairement par les autorités israéliennes.
La pétition d’Amnesty International réclamant un cessez-le-feu pour mettre un terme aux souffrances des civil·e·s a reçu plus d’un million de signatures.